François Bayrou a trouvé une excuse en or pour ne pas donner les preuves promises dans l’affaire Bétharram.
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François Bayrou confirme qu’il n’arrive pas à gérer la crise de Bétharram

Invité chez Apolline de Malherbe ce matin, sur RMC/BFM TV, le Premier ministre François Bayrou est revenu sur l’affaire Bétharram et notamment les fameuses preuves qu’il avait promis de rendre publiques.

Nos confrères de Chez Pol nous donnent le verbatim «Ça s’ouvre pas… Je vous explique ce qui s’est passé. Nous avons mis ces documents en ligne vendredi soir. Et puis dimanche, il y a eu une attaque massive, une cyberattaque massive pour faire sauter le site. Et le site a sauté ! Et puis on l’a remis en ligne et il y a eu une attaque encore beaucoup plus massive. Et notre hébergeur hier nous a dit : ‘Je peux pas continuer à héberger votre site parce que tous mes clients sont victimes des attaques qui sont dirigées contre vous’. ».

Première erreur — relevée par nos confrères — : le site a été rendu disponible vendredi matin, preuve en est : nos confrères de France Info avaient pu faire un papier dessus et Web Archives avait pu en faire une capture, au moins partielle.

Deuxième erreur : le Premier ministre parle de cyberattaque massive dimanche. Sans préciser laquelle indiquant simplement que le site avait sauté. Un DDoS aurait-il été à l’œuvre ?

Une attaque DDoS consiste à saturer un site Web de requête. Pour faire une analogie, ce serait l’équivalent du premier jour des soldes dans un magasin, durant lequel tous les clients essaieraient de rentrer par une seule petite porte en même temps. C’est embêtant, mais ce n’est pas une attaque réellement malicieuse. Le déploiement de Cloudfare suffit généralement à calmer le jeu.

Cloudfare est une entreprise de sécurité, qui propose des outils, permettant notamment de prévenir les attaques DDoS.

Justement : Cloudfare est déployé depuis hier, lundi 26 mai 2025. Mais, une fois passée l’étape Cloudfare, on arrive devant une page Azure, service assuré par Microsoft.

François Bayrou indique avoir été « viré » par son hébergeur. On a tenté d’en savoir plus et on a appelé Planet Service. Ce prestataire d’infogérance se vante d’avoir Le Point, Canal+, Radio France ou encore Le Mouvement Démocrate — le parti de François Bayrou — dans ces clients.

Au téléphone, Planet Service confirme la survenue de deux cyberattaques dimanche et lundi, sans en indiquer la nature technique et parle de concertation avec le client, avant de brutalement nous raccrocher au nez, sans nous passer le service communication.

Un hébergeur qui vire un client, c’est possible ? « Cela peut arriver, ce n’est pas inhabituel en réalité. Quand on est un ‘petit’ client, on peut être remercié par son prestataire si le coût de la maintenance ou de la prestation excède ce qui était initialement prévu » indique Benjamin Sonntag, fondateur d’Octopuce.

Reste l’image catastrophique de cette gestion de crise et l’impression lancinante que le Premier ministre ne dit pas toute la vérité. Quant à la souveraineté numérique, elle a pris un coup dans l’aile entre le recours à Cloudfare et l’utilisation d’Azure (Microsoft).