L'interview d'Agnès Firmin Le Bodo

Agnès Firmin Le Bodo
Agnès Firmin Le Bodo et les nounours en chocolat

Élue député en 2017, Agnès Firmin Le Bodo est membre de la commission des affaires sociales et présidente de la commission spéciale chargée du projet de loi bioéthique. Elle est investie sur les questions relatives à la santé. 


C’est votre premier mandat de député, mais vous n’êtes absolument pas une novice en politique. En effet, vous avez déjà été élue locale au Havre, sans pour autant être une politique de profession. Pourquoi avoir voulu devenir député ? 

Je n’ai pas voulu devenir député, mais en juillet 2016, Édouard Philippe, touché par le non-cumul des mandats, m’a demandé de me présenter aux législatives afin de lui succéder. Ma première réponse a été non, j’étais adjoint au maire en charge de la sécurité, première vice-présidente de l’agglomération et première vice-présidente du département de Seine-Maritime, je ne voulais pas abandonner tout ça ! Et puis après avoir sondé 10 personnes… j’ai dit oui !

Vous êtes pharmacienne de profession, est-ce que votre métier vous a aidé d’une façon ou d’une autre, dans l’exercice de votre mandat de député ?

Clairement et j’ai envie de dire qu’être pharmacien en exercice pendant cette crise sanitaire a été très précieux, mais de toute façon, je n’ai jamais conçu la politique comme un métier, mais plutôt comme un engagement donc travailler est pour moi naturel.

Parmi les sujets sur lesquels vous êtes impliquée, il y a la thématique des personnes âgées au sens très large du terme : la santé visuelle des personnes âgées, l’adaptation de la société au vieillissement, les obligations vaccinales pour les personnels des établissements en charge des personnes âgées, pourquoi vous êtes-vous investie là-dessus ?

Ancienne vice-présidente d’un département sur ces sujets, il y avait une forme de cohérence à être membre de la commission des affaires sociales. Et puis, mes parents travaillaient dans le secteur du handicap, j’ai donc toujours été confrontée à ces sujets terriblement concrets et utiles pour nos concitoyens, c’est le sens de mon engagement. 

Vous avez déposé une proposition de résolution visant à créer une agence gouvernementale d’évaluation des approches complémentaires adaptées et de contrôle des dérives thérapeutiques et des pratiques alternatives. Pouvez-vous nous en parler et nous dire en quoi elle serait complémentaire avec la Miviludes

À titre personnel, je ne suis pas adepte du tout de toutes ces médecines dites alternatives, mais je conçois que certaines personnes puissent y adhérer.

Malheureusement, ces professions ne sont pas contrôlées et ne dépendent d’aucun ordre, le but de la création de cette agence est de contrôler les dérives éventuelles et protéger nos concitoyens. La Miviludes, elle, ne peut le faire, c’est pour cela qu’il faut créer une autre agence sauf si évidemment, la Miviludes voyait son champ d’action varier.

Le public a appris à vous connaître avec la présidence de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique. Tout d’abord, je vais vous demander d’expliquer ce que fait une présidente de commission spéciale ?

Être présidente d’une commission spéciale c’est organiser le fonctionnement des débats pour l’examen d’un projet de loi qui réunit des députés de plusieurs commissions différentes.

Sur un sujet comme la bioéthique qui réunissait à la fois les affaires sociales, les lois et la recherche, l’enjeu était important.

Quel sentiment gardez-vous des longues discussions sur ce texte en séance et en commission ?

Un moment intellectuellement enrichissant, humainement grandissant et politiquement intéressant.

Même si votre mandat n’est pas encore terminé, nous nous approchons de la fin de la XVe législature. Quel(s) sentiment(s) vous inspire ce mandat ? 

Le sentiment du devoir accompli, et puis le sentiment d’avoir eu l’honneur d’exercer un mandat dans un endroit chargé d’histoire… Régulièrement, et notamment en séance de nuit, je mesure l’importance et la beauté de ce lieu.

Il est impossible de ne pas poser la question : comptez-vous vous représenter et si oui, sous quelle étiquette politique ? 

Très honnêtement et sincèrement, à cette question aujourd’hui, je réponds que je ne sais pas. Le mandat a été dur et la radicalisation de la pensée m’inquiète, la violence aussi m’inquiète. Alors oui, je me pose des questions… être radicalement modérée ne semble plus être possible.

Comme vous le savez, les donateurs réguliers d’Arcadie ont la possibilité de poser des questions. Voici celle qui vous a été adressée : « Aujourd’hui, les contraceptions définitives (ligatures des trompes ou vasectomie) ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie, hors nécessité médicale. La réglementation ne pourrait-elle pas être modifiée sur ce point, afin de pouvoir faire des économies et aussi faire avancer l’égalité hommes-femmes sur le sujet ? »

Très honnêtement, je pensais que c’était pris en charge. Ça mérite en effet réflexion, je ne sais pas si l’angle des économies est celui à prioriser, mais je vais y réfléchir…

Chaque député interviewé se voit demander une photo de son mandat. Pourquoi avez-vous choisi celle-ci ? 

Parce que vous avez pu observer que pendant les longues heures de débat, les bonbons ou les nounours m’accompagnaient souvent.

Dernière question : lorsque l’on fait une recherche sur vous, en association, on trouve le patinage : pourquoi ? On patine beaucoup au Havre ? 

Parce que le patinage a été un de mes sports pratiqués, parce que j’ai présidé un club, parce que j’ai été juge international de patinage…Alors je ne sais pas si on patine beaucoup au Havre, mais en tout cas les couloirs de l’Assemblée glissent très bien.