Le fail numérique de Marine Le Pen
Très discrète depuis la fin officieuse des travaux de l’Assemblée nationale, Marine Le Pen soigne sa communication, aussi bien en ligne que dans les médias traditionnels.
Néanmoins, il semblerait que la machine se soit grippée dans sa communication numérique. En cause : un nom de domaine qui n’a probablement pas été renouvelé à temps. En effet, les noms de domaine ne sont pas achetés, mais bien loués. Il faut donc veiller à ce qu’ils soient renouvelés en temps et en heure, sinon, ils redeviennent disponibles pour n’importe quel internaute.
Certaines grosses entreprises louent plusieurs noms de domaine, avec plusieurs extensions et orthographes différentes afin d’éviter de subir un préjudice d’image ou que leur identité soit utilisée à des fins malicieuses.
Le nom de domaine marinelepen.fr avait été enregistré le 11 décembre 2004 et renouvelé à intervalles réguliers jusqu’en juin 2021. Puis, entre les vacances, la campagne électorale pour l’élection présidentielle, l’hypothèse Éric Zemmour, le dossier a été oublié dans un coin.
Pourtant, l’hébergeur de l’époque était Gandi SAS et on peut attester qu’ils envoient de nombreux mails avant l’expiration d’un nom de domaine : 60 jours avant, 15 jours, six jours, la veille.
Pas pour tout le monde manifestement puisque le 17 août 2021, Score Worldwide, une entreprise de marketing numérique est passée par là et a repris le nom de domaine à son compte. Depuis, la page sert de vitrine publicitaire.
Néanmoins, l’entreprise détentrice joue le jeu : elle accepte de céder le site Web pour un montant au moins égal à 44 000 €. Une estimation très au-dessus des prix du marché. Le nom de domaine seul ne vaut que 823 $, tandis que l’ensemble du site n’aurait une valeur qu’inférieure à 1000 $.
Notons aussi que l’auteur de la page est plutôt facétieux. La photo utilisée montre Marine Le Pen, entourée entre autres, de Stéphane Ravier, Gilbert Collard ou encore Marion Maréchal. Les trois sont entre-temps partis chez Reconquête !
Reste l’option judiciaire ou extrajudiciaire, qui nécessite des avocats spécialisés sur ce type de contentieux. La prochaine date d’expiration sera le 17 août 2024. À voir si d’ici à deux semaines, le siège du Rassemblement National jugera utile d’essayer de récupérer le nom de domaine de leur candidate à l’élection présidentielle.