Le top et le flop de la semaine - édition du 9 août 2024

Les députés ont réellement besoin de prendre des vacances - édition du 9 août 2024
Les députés ont réellement besoin de prendre des vacances - édition du 9 août 2024

Les travaux de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen sont officiellement suspendus. Pour autant, les politiques ont décidé de jouer les prolongations, en nous gratifiant de quelques perles. 

La nouvelle niche fiscale, proposée par des LR qui fustigent la dépense publique

La France compte approximativement 460 niches fiscales. Une niche fiscale est un dispositif qui permet d’obtenir des réductions d’impôts sur le revenu, pour résumer grossièrement la chose. Alors que Les Républicains sont plutôt adeptes des économies budgétaires, Olivier Marleix a eu l’idée du siècle : exonérer d’impôts les primes versées par l’État aux athlètes français aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Le texte n’est pas dans le dépôt de l’Assemblée nationale.

Le député se défend de tout populisme sur Twitter, en précisant que cela concerne 48 personnes. Pour le côté général de la loi, on repassera. Mais, le plus amusant est que la fiscalisation des primes des athlètes date de 2011. Soit, quand la droite était aux affaires. 

On a remonté le temps parlementaire, grâce à une question écrite de Florence Lasserre : la mesure a été introduite dans l'article 5 de la loi n° 2010-1657 du 29 décembre 2010 de finances pour 2011. On a aussi retrouvé le détail des votes : Olivier Marleix n’était pas député, mais, sur les 314 députés UMP que comptait le groupe à l’époque, 305 ont voté le texte

Morale de l’histoire : avant de proposer des mesures, qui n’ont pas été demandées, il vaut mieux vérifier l’historique. 

On l’admet, ce n’est pas une exonération pour 48 personnes qui changera l’état des finances publiques. Mais, cela envoie un curieux message, surtout quand, dans la même semaine, l’actuel président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, s’est distingué par sa nonchalance. 

Laurent Wauquiez : l’assistanat non, les dîners aux frais de la princesse oui

On va finir par croire que chez Les Républicains, la politique consiste à taper sur les plus fragiles, tout en séduisant les plus aisés. Laurent Wauquiez s’est illustré avec ses fameux dîners mondains. Le Canard Enchaîné a révélé le montant de la facture d’un dîner avec Michel Houellebecq : 900 €. Soit le montant du minimum vieillesse

Le lendemain, le même Laurent Wauquiez invite trois journalistes de Valeurs Actuelles, toujours aux frais de la région, pour une addition de 1968 €, soit davantage que le SMIC mensuel brut, qui est actuellement de 1766.92 €

En réponse, Laurent Wauquiez a indiqué que ces sommes étaient excessives « Je n’étais pas informé du coût de ces repas. Quand je l’ai appris, j’ai considéré que ce n’était pas normal. J’ai donc décidé d’assurer, à titre personnel, le remboursement des sommes excessives ». 

On souhaite bon courage à la personne qui sera chargée d’éplucher les frais de mandat de Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale et de lui expliquer qu’on ne dépense pas un SMIC pour un repas. Même avec des journalistes. 

Ersilia Soudais, accro à Twitter

On le sait : les députés passent trop de temps sur X (anciennement Twitter) et leurs habitudes de consommation de l’information sont généralement déplorables. Une de leurs grandes manies consiste à partager des captures d’écran d’articles. Sans mettre le lien vers l’article, ce qui montre bien qu’ils ne lisent pas ce qu’ils partagent. 

Ersilia Soudais s’est donc illustrée en début de semaine en partageant une fausse Une du journal Libération. Problème : c’était de la désinformation russe et les internautes n’ont pas manqué de se moquer d’elle. 

La député a réagi en supprimant son tweet et en présentant des excuses. On lui souhaite de gagner en maturité et de lâcher Twitter. 

François Hollande, charité bien ordonnée commence par les siens

On se demandait un peu pourquoi François Hollande voulait revenir à l’Assemblée nationale. On se le demande toujours. Néanmoins, comme d’autres, il a constitué son équipe parlementaire. 

Dans laquelle on compte le maire actuel de Tulle, Bernard Combes. Qui est aussi conseiller départemental de la Corrèze et Vice-Président de Tulle agglo en charge du Développement économique. Il manquait certainement d’occupation, le voilà collaborateur parlementaire. 

On a tenté de joindre la mairie de Tulle à la fin du mois de juillet, personne n’avait été en mesure de répondre, pas même le secrétariat des élus. Il a fallu attendre cette semaine pour avoir la confirmation que le maire de Tulle et le collaborateur parlementaire était bien la même personne. 

Il n’est pas inhabituel de compter des maires ou des membres de communauté de communes ou des conseillers départementaux dans les collaborateurs parlementaires. Néanmoins, un tel cumul de fonctions est plus rare.

On ose espérer que ce sera à temps partiel.  

La réconciliation entre le RN et Reconquête ? La preuve par trois avec Philippe Vardon

Bernard Combes n’est pas le seul à présenter un tel cumul. C’est aussi le cas de Philippe Vardon. Selon l’Assemblée nationale, il aurait rejoint l’équipe parlementaire de trois députés du Rassemblement National : Anne Sicard, Thibaut Monnier et Eddy Casterman. 

Ces trois députés sont respectivement élus dans le Val-d’Oise, la Drôme et l’Aisne. Anciennement au Rassemblement National, Philippe Vardon avait rejoint le parti d’Éric Zemmour. Mais, le plus intéressant est son cumul. Il est conseiller municipal à Nice, conseiller métropolitain à Nice-Côte d’Azur et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.  

Reste à savoir où il exercera ses nouvelles fonctions.