Cet ouvrage serait sans doute passé inaperçu s'il n'avait pas déclenché une sorte de bronca politico-médiatique de certains élus, s'estimant diffamés dans ce livre.
Cela aurait été un tort et prouve une fois encore, la force de l'effet Streisand.
En effet, si les auteurs ouvrent leurs propos sur le comportement de certaines personnalités politiques, comportements par ailleurs assez scandaleux, ils ne se contentent pas de vous servir un livre de potins.
Parmi les points forts de ce livre, on notera qu'il n'est pas besoin d'avoir au préalable des connaissances encyclopédiques du Proche et Moyen-Orient. Les auteurs ont veillé à poser quelques jalons historiques, sociaux, politiques et culturels afin que le lecteur ne soit pas perdu devant la masse d'informations.
De la même manière, la rétrospective, même si elle peut paraître trop légère aux yeux de certains, dresse un panorama de la situation de chaque pays de la péninsule arabique, donnant ainsi des clefs de compréhension sur la diplomatie, le commerce international, mais également sur les questions sociétales et religieuses.
Par ailleurs, les auteurs ont veillé à ne pas imposer un point de vue au lecteur. En effet, certains aspects de la vie quotidienne, tels que décrit dans le livre, notamment la prééminence du religieux dans la société, ont de quoi interloquer le lecteur occidental, encore plus le lecteur français, ancré dans la laïcité.
De fait, on se fait sa propre idée, mais en ayant suffisamment d'éléments pour comprendre - par exemple - pourquoi le Printemps Arabe n'a pas "pris" dans ces États.
Enfin, même si le but de cet ouvrage n'est pas de poser une cartographie précise, nette et définitive des liens entre les organisations terroristes et certains États de cette partie du monde, il a le mérite de synthétiser certains éléments, permettant d'y voir plus clair dans la question du règlement des relations entre ces entités.
En résumé, un livre à lire, qui se lit vite et bien et qui éclaire beaucoup.