Présidentielles en Roumanie : le PSD disqualifié, l’extrême-droite fait 37 %
Mise à jour du lundi 25 novembre 2024 à 15 h 20 (heure de Paris) : le candidat du PSD, Marcel Ciolacu est éliminé. C'est Elena Lasconi (USR) qui va au second tour où elle affrontera Călin Georgescu.
Les données électorales sont disponibles ici.
Mise à jour à 22 h 45 (heure de Paris) : le dépouillement se poursuit. Dans le pays, 82.24 % du dépouillement a été effectué. Georgescu est passé devant avec 22.1 % des voix, Ciolacu est à 22.01 %. Quant à Lasconi, elle est à 15.22 %.
L'extrême-droite fait 37 % avec les suffrages de Simion.
Le dépouillement pour la diaspora se poursuit. 13.47 % des voix ont été dépouillées et Lasconi est en tête avec 32.02 %, suivi de Georgescu avec 29.11 %. Simion est en troisième position avec 11.38 % des voix.
Depuis la Révolution de 1989, l’extrême-droite n’avait jamais vraiment fait partie du paysage politique roumain.
Mais, à la faveur du COVID, un mouvement très réactionnaire a vu le jour : AUR. Prorusse, nationaliste, isolationniste, anti-vax, le parti qui n’existe que depuis 2019 a réussi à réunir 15 % des suffrages selon les premiers sondages de sortie des urnes donnés par Digi24.
À 20 h — heure de Paris — Marcel Ciolacu (PSD) réuni 25 % des suffrages, Elena Lasconi (USR), 18 %, Câlin Georgescu (candidat indépendant) 16 % et Georges Simion (AUR), 15 %.
Le PSD a longtemps été aux affaires, le candidat qualifié pour le second tour est d’ailleurs Premier ministre. Mais, ce parti, issu de la Révolution traîne des affaires à faire pâlir Patrick Balkany. Idéologiquement, il se classe au centre gauche.
En face du PSD se trouve la maire de la ville de Câmpulung, petite bourgade au pied des Carpates, anciennement journaliste. Présidente de l’USR, ce parti serait l’équivalent des Républicains en France.
Pour cette élection, il y avait 14 candidats.
Pour le moment, les résultats ne sont pas fixes. En effet, dans le corps électoral, la diaspora — les Roumains installés à l’étranger — pèse très lourd. Un tiers de la population active vit en dehors de la Roumanie.
Les Roumains sont appelés aux urnes la semaine prochaine, cette fois-ci pour élire leurs parlementaires. En vertu de la Constitution, le Premier ministre et son Gouvernement sont obligatoirement issus du Parlement. Si le PSD remporte le Parlement, le PSD sera aux affaires.
Quant au second tour de l’élection présidentielle, il aura lieu dans deux semaines.
Les tractations vont être âpres et Elena Lasconi, en conférence de presse, a déjà indiqué que son parti allait discuter avec l’ensemble des formations démocratiques de droite, excluant AUR et en interview avec nos consœurs de Digi24, elle a indiqué attendre les résultats définitifs.
Ce n’est pas la première fois qu’une femme se retrouve au second tour, c’était déjà le cas en 2019, avec Viorica Dăncilă, qui portait les couleurs du PSD et avait échoué face à Klaus Iohannis (PNL). Pour le moment, le PNL n’a donné aucune information concernant un éventuel report de vote vers l’un ou l’autre candidat.
Contrairement à Marcel Ciolacu, Elena Lasconi n’a aucun passif judiciaire ni d’affaires judiciaires en cours, ce qui est suffisamment rare dans le paysage politique roumain pour être souligné.
L’autre enseignement de ce premier tour est la chute du PNL, qui ne récolte que 13 % des suffrages, alors que Klaus Iohannis avait fait 37,82 % en 2019 (premier tour) et 30,37 % en 2014 (premier tour).
Toujours d’après Digi24, des incidents auraient émaillé ce premier dimanche de scrutin, dont des fraudes électorales ainsi qu’une désinformation massive. Notons également que Câlin Georgescu était initialement membre du parti AUR, mais il a quitté le parti. Il avait tenu des propos révisionnistes, disant qu’Ion Antonescu et Corneliu Zelea Codreanu avait fait d’assez bonnes choses*. Cela lui avait valu des poursuites pour promotion du culte de personnes coupables de génocide et de crimes de guerre. Il a principalement fait campagne sur TikTok.
George Simion l’a remercié du parti. De fait, à ce stade, les Roumains ont eu deux candidats prorusses — Georgescu est soupçonné d’être un agent du Kremlin – antivax, complotistes, d’extrême-droite et c’est le principal enseignement de ce scrutin.
Le vote de l’extrême-droite a été fragmenté en deux, faisant 31 % lors de ce premier tour à l’élection présidentielle de 2024.
* Dans le contexte français, cela reviendrait à dire que Pétain et Papon ont fait de bonnes choses.