Sémantique parlementaire pour prise de conscience diplomatique : la demande de Frédéric Petit

Frédéric Petit poursuit son combat pour les droits civiques.
Frédéric Petit poursuit son combat pour les droits civiques.

Alors que les députés sont en plein débat sémantique sur le projet de loi sur la fin de vie depuis deux jours — et une troisième journée se profile à l’horizon — le député Frédéric Petit poursuit son travail sur la Biélorussie. 

Député des Français de l’étranger de la septième circonscription — Europe centrale et Roumanie — le député a envoyé une lettre, cosignée par les membres du groupe d’étude à vocation internationale sur le Bélarus, au secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf.  

Objectif ? Faire changer l’appellation en français du nom de Biélorussie en Bélarus. Notons qu’en anglais, on parle de Belarus. Derrière cette demande figure une revendication d’indépendance par rapport à la Fédération de Russie. 

Comme il l’indique dans son courrier, le terme de Biélorussie renvoie à la période où le pays était totalement absorbé par la Russie, qu’il s’agisse de l’époque impériale ou de l’Union soviétique. À l’inverse, Bélarus fait référence à la tradition européenne

Dans ce courrier, Frédéric Petit se fait le porte-voix des citoyens de ce pays, qui souhaitent marquer leur indépendance, au moins par les mots, à défaut de l’être politiquement. 

Rappelons qu'Alexandre Loukachenko a inscrit ses mandats dans les pas de Vladimir Poutine et que ce dernier, lors d’une récente allocution, a parlé de la Grande Russie en incluant l’Ukraine et la Biélorussie. 

Le pays fait également l’objet de sanctions internationales, suite à la seconde guerre en Ukraine et le soutien du régime de Minsk au régime de Moscou. 

L’opportunité politique pourrait sembler anecdotique. Pourtant, en dehors du contexte international, il s’agit aussi d’envoyer un message à l’Académie française. Sur RTL, Patrick Vannier, rédacteur au service dictionnaire de l’institution, avait balayé la question en disant qu’il s’agissait d’une simple francisation du nom.

Ce débat rappelle celui portant sur le nom de la capitale de l’Ukraine. En russe, on dit Kiev, mais, en ukrainien, on dit Kyiv. Le Monde mentionne d’autres exemples historiques

Derrière ce débat sémantique se cache la reconnaissance ou non de l’indépendance d’un État et du respect des peuples à disposer d’eux-mêmes, sans tutelle. Frédéric Petit étant engagé depuis très longtemps dans le combat des droits civiques dans les pays de l’Est de l’Europe, il n’est pas surprenant qu’il ait décidé de mener cette bataille pour l’indépendance linguistique du Bélarus, lui qui a réussi à faire rétrograder le groupe d’amitié en groupe d’étude à vocation internationale

Reste à savoir si Amin Maalouf répondra à la lettre du député et quelle sera la teneur de la réponse.