Session extraordinaire copieuse pour les parlementaires
Dans l'édition de ce jour du Journal Officiel, on découvrait le décret de convocation du Parlement en session extraordinaire. La session ordinaire commence le 1ᵉʳ octobre, pour s'achever le 30 juin. Or, il arrive que l'ordre du jour ne soit pas épuisé, nécessitant quelques jours supplémentaires. Depuis six ans maintenant, on a l'habitude des sessions extraordinaires à rallonge, à la limite de l'obésité morbide. Il faut légiférer vite, sans que personne comprenne réellement où se situe l'urgence.
Cette année n'échappe pas à la règle : les parlementaires — ainsi que le personnel des chambres, les collaborateurs et les journalistes — peuvent faire une croix sur une longue pause estivale. Cette dernière aurait pourtant été le bienvenu. Mieux, elle aurait été salutaire, vu l'ambiance détestable de l'Assemblée nationale, pour cause de majorité relative, immaturité des députés, amateurisme du Gouvernement et textes explosifs.
Sur quoi vont devoir plancher les parlementaires ?
Certains textes, comme celui sur le partage de la valeur sont déjà en cours d'examen. On note aussi la LPM 2024-2030, le règlement des comptes pour 2021 et 2022, la restitution des biens culturels, le projet de loi visant à sécuriser l'espace numérique mais aussi, le fameux projet de loi pour le plein emploi, dont personne n'a encore vu la couleur. Ce dernier promet d'apporter son lot de séances agitées, avec ses innombrables rappels au règlement et ses séances nocturnes jusqu'à 5 h du matin.
Vingt-trois textes sont programmés pour cette session estivale et si les textes à vocation internationale peuvent aisément être examinés et votés en un seul jeudi, le projet de loi sur l'industrie verte ou celui sur le plein emploi ou celui sur l'espace numérique vont nécessiter chacun au moins une semaine pleine d'examen en séance.
Si la date du 20 juillet comme probable arrêt des travaux pour la pause estivale est avancée, cela semble peu probable à ce stade. En effet, le Sénat peut changer de couleur en septembre en raison des élections et le Gouvernement compte sur les sénateurs, à défaut d'avoir réussi à obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.