Dans la ferveur des meetings de primaire
Bruno Le Maire a donné son premier meeting de campagne en vue des primaires de la droite et du centre ce samedi aux Docks de Paris, à la Plaine Saint-Denis. Retour sur une pièce de théâtre où chacun savait quel était son rôle.
A priori, sur ce type de meeting, on ne vient pas par accident ou par curiosité. On vient parce qu’on soutient son champion, parce qu’on veut faire une démonstration de nombre ou parce qu’on couvre professionnellement ce type d’évènement. La plupart des personnes présentes sont venues à plusieurs voire en famille et dès que le meeting à proprement parler commence, l’atmosphère devient électrique. C’est entendant les gens scander le nom de leur candidat qu’on comprend cette adrénaline, cette puissance qui étreint les animaux politiques et les pousse parfois à courir les mandats jusqu’à plus soif, une campagne présidentielle représentant le Saint-Graal, à tel point qu’on pourrait se demander si certains ne se présentent pas plus pour la bataille que pour la victoire.
Pour mieux chauffer la salle, se sont succédé au micro, différents élus locaux et parlementaires dont Damien Abad, Arnaud Robinet ou encore Laure De La Raudière, que l’on a pu découvrir dans un exercice auquel on n’est pas habitué et dans lequel ils ont tous brillé. Les mots choisis, les intonations, les mouvements du corps, tout était fait pour galvaniser et il en devenait presque difficile de ne pas succomber à cette fièvre.
S’en est suivi cinq minutes pendant laquelle le candidat, sans pour autant être présent dans la salle, a continué à faire monter l’enthousiasme de ses supporters, tandis que défilait un diaporama sur les écrans géants le mettant en scène, non pas comme un homme politique, mais plutôt comme une rockstar sans pour autant perdre ce côté « boy next door ». En cela, il a réutilisé finement la mise en scène photographique de Barack Obama, qui serait également utilisé par l’actuel président de la République de Roumanie Klaus Iohannis. Apparaissant au fond de la salle, sans cravate ni veste, en bras de chemise, il est descendu tranquillement dans les travées, saluant les gens, disant un mot gentil, pour aller se poster au milieu de la salle, au centre d’un cercle sur lequel était inscrit son slogan. Cette scénographie soigneusement étudiée et mise en scène n’est pas sans rappeler les meetings américains et il faut admettre que pendant un instant, on ne savait plus si on était à la Plaine Saint-Denis ou dans House Of Cards.
Sur cette première heure, il était aisé de toucher du doigt ce que l’on pourrait appeler l’irrationalité de la politique et du politique, on sort totalement de ce qui est objectif et factuel pour entrer dans la partie charismatique et subjective.
Utilisant habilement la session de questions-réponses avec le public, le candidat en a profité pour délayer son programme et sa vision de la France, de l’entreprise, des questions internationales, de l’Union Européenne, etc.
Pendant ce temps-là, les jeunes supporters en profitaient pour chauffer encore plus la salle, manifester leurs soutiens, ceux venus des régions soulevaient leurs pancartes bien haut pendant que les journalistes politiques, nichés derrière les jeunes, glosaient entre eux.
Il est intéressant de noter tout a été parfaitement maîtrisé, parfaitement minuté et pourtant, parfaitement spontané. C’est peut-être à cela que l’on reconnaît un animal politique moderne : dans sa capacité à orchestrer un spectacle sans fausse note tout en étant naturel. Bien évidemment, les aspects techniques et scénographiques avaient été préparé en amont et reconnaissons que l’équipe qui a organisé le meeting – tant celle du candidat que celle des Docks – a fait un travail exemplaire. Mais même la meilleure équipe technique au monde ne peut rattraper certaines maladresses. À bien y regarder, il n’y en avait pas : que l’on soit d’accord ou pas avec le programme du candidat – et ce n’est pas le propos ici – on ne peut que constater qu’il était convaincant parce qu’il était convaincu et qu’il s’était donné les moyens de convaincre encore plus son auditoire.
La comparaison avec d’autres meetings de candidats à la primaire de la droite et du centre sera intéressante.
Pardon, mais
Pardon, mais [lien supprimé car vidéo non-disponible] l’intervention de Laure de La Raudière m’a paru particulièrement pitoyable.
Un phrasé pseudo enthousiaste maladroit (de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’oRace, avec cet enSousiasme) et surtout une accumulation, stressée et sans aucun naturel, contrairement à ce que vous dites, de poncifs motivants parfaitement ridicules.
Bref, tout ce que je déteste de la politique… « Le Maire c’est révolutionnaire », qu’est ce qu’il ne faut pas entendre. J’ai moi aussi des commentaires sur un meeting, celui de Fillon, entièrement diffusé sur internet. Mais je vous accorde que cela ne marche pas dans les sondages, pour l’instant.
Bonjour,
Bonjour,
je ne partage pas votre avis sur l’intervention de Laure De La Raudière mais je respecte votre opinion. Et je vous garantie qu’elle est parfaitement naturelle 🙂