Démission du président de la République de Roumanie
Ce lundi 10 février 2025, Klaus Iohannis, président de la République de Roumanie, a annoncé sa démission, qui sera effective le 12 février 2025.
Depuis l’annulation du premier tour des élections présidentielles de décembre 2024, le climat politique était particulièrement tendu en Roumanie. L’AUR avait déposé une demande de convocation du Parlement roumain en session extraordinaire, afin d’entamer une procédure de destitution du président Iohannis.
Le parti d’extrême-droite a été « soutenu » dans sa demande par l’USR. Elena Lasconi avait entamé des négociations avec d’autres partis, dans le but de former un Gouvernement qui exigerait la démission de Iohannis. De fait, le Parlement devait se prononcer demain, mardi 11 février 2025, à partir de 10 h.
C’est un curieux alignement auquel les Roumains assistent. AUR, SOS et POT, trois partis d’extrême-droite ont reçu le soutien d’un parti de droite et prooccidental, l’USR dans sa demande destitution du président. Même Crin Antonescu, a priori candidat du PNL, parti de Klaus Iohannis, a déclaré que le maintien temporaire de Klaus Iohannis à Cotroceni « le tirait vers le bas », sous-entendu, affaiblissait sa candidature pour les prochaines élections.
Sur le plan procédural, si les parlementaires votaient la demande de suspension, après consultation de la Cour Constitutionnelle, les Roumains auraient été appelés aux urnes pour un référendum portant sur la destitution du président de la République. Ce référendum aurait dû être organisé dans les trente jours.
Klaus Iohannis aurait dû rester président jusqu’au mois de mai 2025, au moment où de nouvelles élections allaient être organisées.
La Constitution de Roumanie prévoit l’intérim et c’est donc le président du Sénat — comme en France — qui s’en chargera, Ilie Bolojan. Il devrait quitter le PNL, la Constitution impose de n’être membre d’aucun parti et de n’exercer aucune autre fonction publique ou privée.
Si ce n’est pas la première fois que le président du Sénat assure l’intérim de la présidence — cela est déjà arrivé en 2007 et 2012 — c’est la première fois qu’un président démissionne.