C'est une information confirmée par nos confrères de BFM TV : «Face aux maires dont les villes ont été touchées par les émeutes, le président de la République a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l’accès aux réseaux sociaux ».
Les brèves

Emmanuel Macron n’exclut pas de couper les réseaux sociaux en cas de crise

C’est une information confirmée par nos confrères de BFM TV : «Face aux maires dont les villes ont été touchées par les émeutes, le président de la République a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l’accès aux réseaux sociaux ».

C’est une information confirmée par nos confrères de BFM TV : «Face aux maires dont les villes ont été touchées par les émeutes, le président de la République a évoqué de potentielles mesures visant à bloquer l’accès aux réseaux sociaux ».

En effet, durant les émeutes, une bonne partie des exactions ont été filmées et diffusées sur différents réseaux sociaux dont Snapchat mais également Twitter. La déclaration d’Emmanuel Macron n’a pas suscité l’ironie ni des interrogations. 

En premier lieu, on rappellera — tout comme nos confrères de BFM TV l’ont souligné dans l’article mentionné précédemment — qu’un faux communiqué de presse du ministère de l’Intérieur avait circulé ce week-end, communiqué évoquant des coupures d’accès à Internet. À croire que le faux était prémonitoire. 

Quant aux interrogations, elles sont nombreuses. Sur le plan juridique, cela nécessitera une loi, vraisemblablement organique et le président de la République ne pourra pas compter sur sa majorité présidentielle dans son ensemble. Il n’est même pas dit qu’il pourra compter sur le soutien du Rassemblement National, lui qui a toujours fait de la protection de liberté d’expression sur Internet, un argument électoral. Quant à la gauche dans son ensemble, elle sera contre. D’autant que cela enverrait un message très ambigu à l’échelle internationale.  

Plusieurs ONG dont Reporters Sans Frontières et Netblocks couvrent régulièrement ce type d’action et si l’on regarde la liste, les États qui procèdent à ce type de coupure de moyens de communication, ne sont pas exactement ce que l’on peut qualifier de démocratie libérale : Guinée Conakry, Pakistan, Éthiopie, Turquie, Iran, Soudan, etc. On se rappelle également des précédents de la Syrie, de la Tunisie ou encore de l’Égypte. 

Au-delà de la « simple » violation de la liberté d’expression des internautes, cela violera du même coup la liberté de la presse. Les médias n’ont pas fait un usage frugal des contenus mis en ligne par les internautes, les diffusant en boucle à l’antenne et informant ainsi en temps réel ou presque de la survenue des évènements. 

On ne traitera pas des aspects techniques du sujet. Cependant, on relèvera une certaine incohérence : le Garde des Sceaux a souligné que les réseaux sociaux ne garantissaient pas l’anonymat et que les informations qu’ils détiennent, allaient être exploitées pour poursuivre les personnes qui se seraient rendues coupables d’exactions diverses. On se demande comment cela sera possible si les réseaux sociaux ne sont pas accessibles.  

Cette information intervient alors que les députés planchent en ce moment sur deux textes inhérents à l’organisation de la justice, prévoyant notamment l’activation à distance, par les autorités, des appareils de communication. La reprise de séance à 21 h 30 promet d’être l’antithèse de l’apaisement.