Le plan budgétaire de François Bayrou pour 2026 s’annonce très périlleux politiquement.
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La purge budgétaire : ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par François Bayrou

Le Premier ministre, François Bayrou avait convoqué une conférence de presse ce mardi 15 juillet 2025, qui a duré deux bonnes heures et durant lesquelles, il a détaillé son projet de loi de finances pour 2026.

Décliné en deux axes : stop à la dette et en avant la production, son plan, qui aura mis sept mois à voir le jour, implique surtout des efforts budgétaires pour les Français.

L’année blanche

Pour maintenir les dépenses, en particulier les dépenses sociales, François Bayrou annonce que 2026 sera ce que l’on appelle une année blanche.

Cela signifie que toutes les prestations sociales seront au même niveau qu’en 2025. Elles ne seront pas revalorisées en tenant compte de l’inflation. Ainsi, les allocations pour adultes handicapés, les pensions d’invalidité, les aides au logement, les primes d’activité, etc. seront au même montant l’année prochaine. Pour le Premier ministre, cela sera presque sans effet puisque l’inflation en 2026 devrait être autour de 1 %.

Les pensions de retraite seront aussi concernées par l’année blanche et ce n’est pas la seule contribution qui sera attendue par les retraités.

La transformation de l’abattement Papon

L’abattement Papon coûte aux alentours de 4.6 milliards à l’État. Imaginé en 1977 pour aider les retraités à faire la transition entre la vie active et la retraite, aujourd’hui, il est devenu un tabou auquel peu de parlementaires veulent toucher.

François Bayrou annonce sa transformation. Au lieu d’un abattement quasiment automatique de 10 % pour l’ensemble des retraités, il sera transformé en un forfait. D’après nos consœurs de BFM TV, la somme à déduire sera de 2000 € par an, ce qui permet d’épargner les retraités les plus modestes.

Mais, il y a un autre chantier qui pourrait les impacter plus sévèrement.

Une réduction de la prise en charge des soins de santé

François Bayrou a martelé que les Français consommaient trop de médicaments. Dès lors, le plafond de remboursement sera rehaussé, ce qui signifie que certaines dépenses de santé ne seront tout simplement plus prises en charge.

De la même manière, les médicaments qui ne sont pas en lien direct avec une affection longue durée (ALD) ne seront plus remboursés et il a indiqué qu’il souhaitait que le périmètre des ALD soit redéfini.

Cela concerne aussi bien les retraités que les actifs et ces derniers seront aussi mis à contribution.

Une réforme de l’assurance-chômage

Le Premier ministre a annoncé une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, avec une prise en charge plus courte et surtout, une nouvelle prise en charge pour les ruptures conventionnelles.

Les titulaires de la fonction publique ne verront pas leurs traitements revalorisés, même si les progressions de carrière ne seront pas gelées. Quant aux effectifs de la fonction publique, ils seront diminués.

François Bayrou a indiqué le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois. À l’exception des professeurs qui ne seront pas concernés, tous les autres secteurs devront réduire leur charge de personnel, sans que le détail ne soit donné.

La suppression de deux jours fériés

C’est la mesure qui a fait bondir toute la classe politique et pour laquelle, le Rassemblement national et les élus de gauche menacent le Gouvernement d’une censure : la suppression de deux jours fériés. S’il est ferme sur le principe, le Premier ministre annonce qu’il est prêt à négocier sur les deux jours retenus. Pour le moment, le lundi de Pâques « sans connotation religieuse » et le 8 mai ont sa préférence.

Si les actifs ne seront pas ravis de cette suppression, il existe un secteur qui risque de le vivre mal : le tourisme. En effet, beaucoup d’actifs profitent de ces jours fériés pour prendre de courts congés et profiter des beaux jours, ce qui fait les affaires des hôteliers, des restaurateurs et des professionnels du tourisme.

Des niches fiscales revues à la baisse et un nouvel impôt

Bien qu’il se défende du contraire, le plan présenté par le Premier ministre comporte une hausse des impôts. D’une part, il a informé un ménage des niches fiscales et sociales, afin qu’elles ne bénéficient plus aux ménages les plus aisés, sans pour autant entrer dans le détail.

D’autre part, il a indiqué la création d’une contribution de solidarité, mais, là encore, sans en donner les contours.

Un gouvernement en sursis jusqu’en septembre

Les oppositions, qui sont mathématiquement plus nombreuses à l’Assemblée nationale ont fait part de leur colère suite aux annonces gouvernementales et promettent déjà une censure pour la rentrée.

Mais, le problème qui s’est déjà posé cet hiver reviendra cet automne ? Qui mettre à la place de François Bayrou et avec quel budget ? Et s’il y a censure, il y a un risque de dissolution, que Jean-Philippe Tanguy (RN) dit ne pas craindre.

La rentrée parlementaire promet d’être sous très haute tension, d’autant que les syndicats et les partis vont avoir deux mois devant eux pour se mettre en ordre de bataille.