La Turquie craint plus les États-Unis que l’Union européenne
Suite à un décret du président Biden, la Turquie commence se débarrasser de ses clients russes.
Mauvaise surprise pour les entreprises russes, qui s’étaient installées en Turquie, notamment pour échapper aux sanctions de l’Union européenne. Sous la pression des États-Unis, les banques de Turquie ont commencé à fermer les comptes et à renforcer leurs exigences pour obtenir des moyens de paiement.
Comme d’autres pays, la Turquie constitue une terre d’accueil pour les entreprises russes, souhaitant échapper aux sanctions occidentales. Le pays a mis en place des facilités d’installation, des exonérations fiscales, etc. La Turquie joue volontiers double jeu : d’un côté, elle souhaite toujours rejoindre l’Union européenne, de l’autre, elle dialogue et commerce avec la Fédération de Russie.
Mais, si la Turquie a décidé de mépriser ouvertement l’Union européenne, elle ne peut manifestement pas passer au-dessus de la tête des États-Unis. Le 22 décembre 2023, le président Biden a pris un décret permettant d’imposer des sanctions simplifiées aux banques qui enfreignent les sanctions contre la Russie. Le spectre est large : il suffit qu’une institution financière participe, même indirectement, à une transaction pour être passible de sanctions. Conséquence possible pour ces banques ? Être sur une liste noire, ce qui revient à fermer la boutique.
À trop aider la Russie, la Turquie risque de perdre ses deux partenaires commerciaux privilégiés : les États-Unis et l’Union européenne. Moscou s’active à trouver une solution pour les entreprises et personnes installées — réellement ou fictivement en Turquie. Quant aux banques turques, elles conseillent à leurs clients russes d’aller voir ailleurs.