Jean-Christophe Lagarde se défausse sur son chauffeur dans l’affaire de l’intox sur Corbière et Garrido
Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’intox sur Alexis Corbière et Raquel Garrido : ainsi que nous l’apprend l’AFP, Jean-Christophe Lagarde rejette toute la responsabilité sur son chauffeur.
Rudy Succar était le chauffeur de Jean-Christophe Lagarde. Il était salarié comme collaborateur parlementaire de ce dernier durant la XVe législature ainsi que par l’UDI. Il supervisait les déplacements et les questions de sécurité.

D’après les archives du Projet Arcadie, il est devenu collaborateur parlementaire auprès de Jean-Christophe Lagarde à partir du mois de février 2019 et l’est resté jusqu’à la fin du mandat de député de Jean-Christophe Lagarde.
En 2022, Jean-Christophe Lagarde se présente à sa réélection dans la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis et doit affronter Raquel Garrido, candidate investie par La France Insoumise (LFI) et compagne d’Alexis Corbière.
Au moment de la campagne pour les élections législatives de 2022, le journaliste Aziz Zemouri publie dans le magazine Le Point un article, faisant état de l’exploitation d’une femme de ménage en situation irrégulière, par le couple Garrido-Corbière. Ils avaient farouchement nié l’information et porté plainte. Le Point a retiré dès le lendemain de sa parution l’article, admettant qu’il était faux et mensonger. Le journaliste Aziz Zemouri avait également porté plainte. Dans la foulée, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire puis une information judiciaire.
En plus de Jean-Christophe Lagarde et Rudy Succar, Anouar Bouhadjela, aussi appelé Noam Anouar a aussi été mis en examen. Jean-Christophe Lagarde est placé en garde-à-vue en septembre 2022. Il sera mis en examen en octobre 2024.
Dès septembre 2022, Rudy Succar avait reconnu devant les enquêteurs s’être fait passer pour la femme de ménage, agissant de « sa propre initiative pour satisfaire son employeur », en « inventant une histoire ».
A-t-il réellement agi de sa propre initiative ? La suite de ses déclarations laisse planer un doute. Toujours selon ses propres déclarations, il s’est « vu suggérer par l’ex-maire de Drancy [NDLR Jean-Christophe Lagarde] de trouver une information susceptible de nuire » à Raquel Garrido.
Pour l’avocat de Jean-Christophe Lagarde, l’enquête montre que Jean-Christophe Lagarde n’est « ni l’investigateur, ni l’initiateur ».
C’est seulement aujourd’hui que l’on connaît davantage le détail des déclarations de Jean-Christophe Lagarde, lors de son audition du 13 novembre 2024, qualifiant son ancien salarié de « pauvre gars », souhaitant « se rendre intéressant » et cherchant « absolument à conserver son emploi ».
Pour autant, Rudy Succar, lors de sa garde-à-vue, a évoqué une « forme d’emprise psychologique » de son employeur et souligné des demandes « obsessionnelles » de ce dernier, pour trouver des éléments compromettants sur Raquel Garrido.
La défense de Jean-Christophe Lagarde ne surprend pas cette dernière « les protagonistes de cette affaire s’accusent tous mutuellement ! Ce qui est certain, c’est que le point de communication entre eux était Jean-Christophe Lagarde. S’il a été mis en examen, ce n’est pas pour rien. C’est le résultat logique de l’enquête qui a été menée ».
À notre connaissance, l’instruction est toujours en cours et aucune date de procès n’est encore arrêtée.
Jean-Christophe Lagarde est déjà connu de la justice. Il avait été condamné fin 2022 à deux ans d’inéligibilité pour avoir fourni un emploi fictif à sa belle-mère. Il avait alors démissionné de son mandat d’adjoint au maire. Il s’était aussi retiré de la présidence de son parti, l’UDI.
Manifestement serein, il repart en campagne. Il a organisé huit réunions publiques à Drancy, ce qui laisse penser qu’il souhaiterait se présenter aux élections municipales 2026. Reste à savoir si l’affaire concernant l’intox du couple Garrido-Corbière sera jugée d’ici aux élections municipales, quel sera le verdict et surtout, quel sera le jugement des électeurs de Drancy.
Aujourd’hui, il n’est plus inéligible, la peine ayant expiré le 7 décembre 2024.
En dehors de la vie politique, Jean-Christophe Lagarde a créé une entreprise de conseils en gestion, OMNI-TO (.).