Ils seront 36 députés sortants, pourtant qualifiés pour le second tour à ne pas présenter de candidature pour ce dernier. On fait le point.
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Les 36 députés responsables : le point sur les désistements

La très forte participation au premier tour des élections législatives de juin 2024 a eu deux conséquences : un nombre inouï de triangulaires et même des quadrangulaires et des députés sortants réélus dès le premier tour. 

Mais, ce grand nombre de triangulaires a mis certains députés devant un choix : maintenir leur candidature au risque de faire entrer un député du Rassemblement National au Palais Bourbon le 18 juillet 2024 ou ne pas se présenter au second tour. 

D’après notre recensement — qui devra être confirmé lorsque le Ministère de l’Intérieur publiera les candidatures du second tour — ils sont 36 députés à s’être retiré. Sur ces 36, trois sont des députés suppléants, c’est-à-dire qu’ils ont siégé parce que le député « principal » est entré au Gouvernement. Le député « principal » ayant décidé de se retirer, leur candidature de suppléant l’est également. Il s’agit d’Éric Husson, suppléant de Marie Guévenoux, Laurent Esquenet-Goxes, suppléant de Dominique Faure et Philippe Sorez, suppléant de Patricia Mirallès.  

On pourrait croire que seuls les députés inconnus ou ne pesant pas lourd se sont retirés. Ce n’est pas le cas. Parmi les 36 députés qui ont indiqué ne pas se présenter au second tour, on compte Patrick Vignal, qui a été un bon soldat de la majorité présidentielle, Caroline Abadie qui faisait partie des instances du parti La République En Marche, Élodie Jacquier-Laforge du MoDem et vice-présidente de l’Assemblée nationale, Frédéric Descrozaille qui avait acquis une certaine notoriété suite à son combat contre les distributeurs ou encore Bruno Millienne, aussi MoDem et bon flingueur durant deux législatures. 

Un seul député Horizons s’est retiré : il s’agit de Philippe Pradal. 

Du côté de La France Insoumise, on compte deux retraits : Charlotte Leduc et Raquel Garrido. Il n’y aurait pas de retrait de candidatures dans les autres groupes parlementaires. 

Détail amusant : Benoît Simian a non seulement perdu l’élection — il s’était présenté dans la cinquième circonscription de Gironde — avec seulement 3 041 voix, mais, il a aussi perdu définitivement son emploi. Pascale Boyer, longtemps soupçonnée de maltraiter ses collaborateurs parlementaires, a annoncé qu’elle se retirait

Il reste 445 parlementaires en lice, principalement des députés. L’information a été répercutée sur les fiches individuelles des députés concernés. Les députés qui étaient candidats à leur réélection, qui ont été éliminés ou se sont retirés ont été dépubliés. 

Rappelons que tous les Français n’iront pas voter dimanche : 67 députés sortants ont été réélus dès le premier tour dont 32 au Rassemblement national et 17 à La France Insoumise.

Il y aura un troisième tour : le contentieux électoral, qui ne manquera pas d’être abondant. En effet, contrairement à une motion de censure, dont on sait qu’elle peut avoir pour conséquence une dissolution ou l’extinction d’une législature arrivée au terme de son mandat, ces élections législatives étaient totalement imprévisibles et précipitées. Il est fort probable que certains candidats n’aient pas respecté les règles du jeu, soit par méconnaissance, soit par dilettantisme, sans parler des comptes de campagne non conformes. Or, la jurisprudence du Conseil constitutionnel est constante : si l’écart de voix entre deux candidats est trop faible, le moindre élément susceptible d’avoir vicié la sincérité du scrutin est de nature à annuler l’élection. En clair, on doit s’attendre à des élections partielles d’ici à quelques mois. 

Quant aux comptes de campagne, la CNCCFP ne s’embarrasse plus : un compte non conforme est automatiquement transmis au Conseil constitutionnel et lui non plus, ne se formalise pas et n’hésite pas à prononcer à l’inéligibilité. 

Enfin, d’après des rumeurs plus ou moins persistantes, il se dirait qu’en cas de majorité qui ne lui conviendrait pas, Emmanuel Macron n’hésiterait pas à redissoudre l’Assemblée nationale dans un an. La bonne nouvelle étant que ce ne sera pas à quelques jours des Jeux olympiques. 

Dès lors, il est fort probable que les 36 députés qui ont choisi de se retirer puissent faire leur retour au Palais Bourbon dans quelque temps.

Voici la liste des députés, qui ont choisi de ne pas aller au second tour (par ordre alphabétique de circonscription) :

  • Philippe Pradal dans les Alpes-Maritimes (03), d’Horizons,
  • Claire Colomb-Pitollat dans les Bouches-du-Rhône (02), de Territoire de progrès,
  • Lionel Royer-Perreaut dans les Bouches-du-Rhône (06), de Renaissance,
  • Mohamed Laqhila dans les Bouches-du-Rhône (11), du Mouvement Démocrate (MoDEM),
  • Jean-Philippe Ardouin en Charente-Maritime (03), de Renaissance,
  • Benoît Bordat en Côte-d’Or (02), de la Fédération progressiste,
  • Jean-Pierre Cubertafon en Dordogne (03), du Mouvement Démocrate (MoDEM),
  • Alexis Izard dans l’Essonne (03), de Renaissance,
  • Éric Husson dans l’Essonne (09), de Renaissance,
  • Pascal Lavergne en Gironde (12), de Territoire de progrès,
  • Monique Iborra en Haute-Garonne (06), de Renaissance,
  • Laurent Esquenet-Goxes en Haute-Garonne (10), du Mouvement Démocrate (MoDEM),
  • Pascale Boyer dans les Hautes-Alpes (01), de Renaissance,
  • Benoit Mournet dans les Hautes-Pyrénées (02), de Territoire de progrès,
  • Philippe Sorez dans l’Hérault (01), de Territoire de progrès,
  • Laurence Cristol dans l’Hérault (03), de Renaissance,
  • Patrick Vignal dans l’Hérault (09), de Renaissance,
  • Fabienne Colboc en Indre-et-Loire (04), de Renaissance,
  • Caroline Abadie en Isère (08), de Renaissance, 
  • Élodie Jacquier-Laforge en Isère (09), du Mouvement Démocrate (MoDEM),
  • Marjolaine Meynier-Millefert en Isère (10), de Territoire de progrès,
  • Quentin Bataillon dans la Loire (01), de Renaissance,
  • Caroline Janvier dans le Loiret (02), de Renaissance,
  • Charlotte Leduc en Moselle (03), de La France Insoumise,
  • Gilles Le Gendre à Paris (02), de Renaissance,
  • Jean-Pierre Pont dans le Pas-de-Calais (05), de Renaissance,
  • Florence Lasserre dans les Pyrénées-Atlantiques (05), du Mouvement Démocrate (MoDEM),
  • Sarah Tanzilli dans le Rhône (13), de Renaissance,
  • Louis Margueritte en Saône-et-Loire (05), de Renaissance,
  • Michèle Peyron en Seine-et-Marne (09), de Territoire de progrès,
  • Raquel Garrido en Seine-Saint-Denis (05), de La France Insoumise,
  • Frédéric Descrozaille dans le Val-de-Marne (01), de Renaissance,
  • Guillaume Vuilletet dans le Val-d’Oise (02), de Renaissance,
  • Cécile Rilhac dans le Val-d’Oise (03), d’En commun !,
  • Dominique Da Silva dans le Val-d’Oise (07), de Renaissance,
  • Bruno Millienne dans les Yvelines (09), du Mouvement Démocrate (MoDEM).

Mise à jour du mercredi 3 juillet 2024 à 17 h. 

Le Ministère de l’Intérieur a mis en ligne les fichiers XML des candidatures du second tour. 

Anne-Sophie Babault en Charente-Maritime (02), du Mouvement Démocrate (MoDEM) n’a pas présenté sa candidature.