La migration des députés vers Bluesky : in progress ?
Le 20 janvier 2025 était une sorte de date butoir pour beaucoup d’utilisateurs de X (anciennement Twitter) pour opérer une migration vers une autre plateforme de réseau social. Beaucoup ont choisi Bluesky.
Pourquoi les élus sont-ils sur les réseaux sociaux ?
L’avantage d’un réseau social est qu’il permet à des individus, dont des élus, d’avoir une connexion plus directe, asynchrone, dématérialisée avec d’autres personnes, qui ne vont pas nécessairement se rendre à leur permanence parlementaire, leur envoyer des mails ou même leur téléphoner. Cela leur permet aussi de communiquer plus facilement.
Pour les journalistes, cela permet d’avoir un contact plus rapide, notamment en ce qui concerne la vie militante.
Si beaucoup de parlementaires ont commencé par Facebook ils sont progressivement arrivés sur Twitter. Avec la réélection de Donald Trump et surtout, l’allégeance d’Elon Musk à l’actuel Président des États-Unis, beaucoup d’utilisateurs ont décidé de voir si le ciel était plus bleu ailleurs. Ils se sont donc rabattus sur Bluesky.
28 % des députés ont migré vers Bluesky
Au 20 janvier 2025, qu’en est-il ? Ils sont 28, 30 % des députés à être passés à Bluesky. Tous n’ont pas obligatoirement supprimé leur compte Twitter. Certains l’ont fait comme Roland Lescure, mais la majorité va garder son compte Twitter.

D’une part, cela les protège d’une usurpation d’identité numérique et d’autre part, tout le monde n’a pas encore migré vers le ciel bleu. L’Assemblée nationale s’est créé un compte, mais n’a encore rien posté.
En matière de réseaux sociaux, la règle est assez simple : ceux qui prennent le virage le plus vite, sont ceux qui gagnent le plus vite des abonnés. À charge pour eux ensuite de poster régulièrement
Notons enfin que certains députés sont globalement réfractaires aux réseaux sociaux et que dans la masse des élus qui se sont fait un compte, tous ne l’ont pas encore alimenté.
Une majorité de députés issus du NFP sur Bluesky
L’autre donnée intéressante est la répartition politique. Les élus de La France Insoumise constituent le plus gros vivier. 83.10 % des membres de leur groupe sont présents sur Bluesky. Ils sont suivis par les écologistes : 32 ont fait un compte. Les écologistes ont quasiment tous migré sur Bluesky (84,21 % du groupe). Les socialistes sont 30 à avoir changé de plateforme, soit 45,45 % des effectifs du groupe. Quant aux communistes (groupe GDR à l’Assemblée nationale), ils sont seulement 4 sur 17 à avoir rejoint Bluesky.

Le bloc central ou majorité présidentielle arrive très timidement : seulement 20 députés (sur 93) du groupe Ensemble pour la République sont présents, 7 démocrates (sur 36) et 2 députés du groupe Horizons (sur 34).
Quid du RN ? Ils sont cinq députés sur 124 à s’être inscrits et il n’y en a aucun du groupe UDR. Il n’y a qu’un seul député Les Républicains : Guillaume Lepers. C’est aussi le cas du groupe LIOT : seule Constance De Pélichy s’est fait un compte.
Une segmentation politique en fonction du réseau social ?
Pour le moment, les députés postent encore sur Twitter, souvent les mêmes messages, ce qui donne l’impression de voir double. La question va être si à l’avenir, les deux réseaux sociaux vont se fractionner : sur Twitter, les tenants de la droite et de l’extrême-droite, sur Bluesky, la gauche dans sa diversité et un bloc centriste.
Il faudra attendre les évolutions, aussi bien politiques que techniques pour le savoir.
Vous pouvez retrouver les comptes Bluesky des députés sur les fiches individuelles des députés sur le portail Data d’Arcadie et dans le tableau thématique de la présence numérique des parlementaires. Les sénateurs et les eurodéputés seront prochainement ajoutés.