Arnaud Sanvert fait figure de favori pour regagner son siège la semaine prochaine, pour le second tour de la législative partielle.
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Partielle en Saône-et-Loire : le RN en tête, la droite consolidée, la gauche éliminée

Le député sortant du Rassemblement national, Arnaud Sanvert, est arrivé en tête du premier tour de la législative partielle dans la 5ᵉ circonscription de Saône-et-Loire, ce dimanche 18 mai. Il recueille environ 32 % des voix selon des résultats quasi-définitifs. S’il recule légèrement par rapport à juillet 2024, où il avait obtenu 35,1 % au premier tour, il conserve une position confortable avant le second tour.

Il avait perdu son mandat de député, suite à l’annulation, par le Conseil constitutionnel, de son élection, en mars 2025. Un différentiel entre le nombre de suffrages exprimés et le nombre de votes avait jeté le doute sur la sincérité des résultats.

Face à lui, Sébastien Martin, président du Grand Chalon et ancien membre des Républicains, crée la surprise. Avec approximativement 26 % des suffrages, il fait nettement mieux que Gilles Platret, le candidat de la droite en 2024, qui n’avait obtenu que 19 % au premier tour. Soutenu par Platret, Martin se présente avec un profil plus consensuel. Bien qu’il ait quitté LR, il a indiqué qu’il siégerait dans le groupe parlementaire Droite Républicaine (Les Républicains) s’il est élu, dans un contexte national marqué par la récente élection de Bruno Retailleau à la tête du parti.

Ce tandem local incarne un recentrage stratégique de la droite, qui espère renouer avec une base électorale élargie. Pour Sébastien Martin, cette progression est la confirmation d’un « engouement » pour la droite parlementaire, perceptible dans d’autres scrutins partiels récents.

Autre figure de droite engagée dans ce scrutin : Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines et également ex-LR. Elle ne recueille qu’environ 12 % des voix. Elle n’a pas donné de consigne de vote, mais a indiqué qu’à titre personnel, elle voterait pour la candidature « qui fera battre le RN ».

À gauche, le paysage est marqué par une fragmentation lourde de conséquences. La candidate de La France insoumise, Fatima Kouriche, figure locale des Gilets jaunes et finaliste en 2024, s’effondre. Elle obtient seulement 8 % des voix selon les résultats partiels, loin des 23 % récoltés au premier tour de 2024, et surtout très loin des 31,5 % qu’elle avait réunis au second tour face à Arnaud Sanvert.

En 2024, elle avait bénéficié du soutien d’une alliance de gauche unie (NFP). Cette fois, la division lui a été fatale : face à elle se présentait un candidat du Parti socialiste, Clément Mugnier, jeune juriste de 26 ans, totalement inconnu du grand public. Accusé par Kouriche d’avoir présenté une candidature « irresponsable », Mugnier a pourtant surpris en la devançant largement avec environ 17 %, se hissant en troisième position. Aucun des deux candidats de gauche n’a donc pu se qualifier pour le second tour.

Cette élimination de la gauche tranche avec la configuration de juillet 2024, où la 5ᵉ circonscription avait donné lieu à une triangulaire, même si cinq candidats avaient été qualifié pour le second tour. Arnaud Sanvert l’avait alors emporté au second tour avec 40,6 %, devant Fatima Kouriche (31,5 %) et Gilles Platret (27,9 %). À l’époque, le maintien du candidat de droite avait suscité une vive polémique et alimenté les débats sur le “front républicain”.

Cette fois, la configuration est différente. La droite sera seule face au RN, dans un duel plus classique, mais potentiellement stratégique. Le second tour aura lieu le dimanche 25 mai. En cas de victoire de Sébastien Martin, ce serait une prise symbolique pour le groupe de Laurent Wauquiez dans une circonscription où le RN semblait solidement installé. En cas de réélection d’Arnaud Sanvert, cela confirmerait, malgré l’invalidation du scrutin de 2024, la solidité du vote RN dans les territoires périurbains et industriels du sud de la Bourgogne.

Sur le plan parlementaire, cela n’aura pas réellement d’incidence, dans la mesure où le RN est supérieur en nombre par rapport à la Droite Républicaine.