Les résultats du premier tour ont été publiés et des records ont été battus, aussi bien sur la participation, que sur le nombre de triangulaires que sur le nombre de députés élus au premier tour.
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Premier tour des législatives : carton pour le RN et le Nouveau Front Populaire, échec pour la majorité présidentielle

Suite à la dissolution du 9 juin 2024, voulue par Emmanuel Macron, en représailles aux résultats des européennes, les Français ont été appelés aux urnes ce dimanche 30 juin 2024, pour choisir leurs députés. 

C’est assez rare pour être souligné : l’abstention est en baisse, avec 66.71 % de participation. 

En valeur absolue — si on peut dire les choses ainsi — les Français ont été 9 374 460 à voter pour le Rassemblement National. Vient ensuite le Nouveau Front Populaire (Union de la gauche pour le ministère de l’Intérieur) avec 8 974 463 des voix et la majorité présidentielle avec 6 425 526. Les Républicains ne comptabilisent que 2 104 978 voix et l’attelage LR-RN 1 251 202 voix.

Dans 76 circonscriptions la semaine prochaine, il n’y aura pas de second tour : les résultats ont permis d’élire directement 76 députés. Dans le détail, il y a 37 députés RN et sur ces 37, 34 sont des sortants. Seulement quatre sont des nouveaux : Sandra Delannoy. Alexandre Dufosset et Guillaume Florquin dans le Nord et Bruno Clavet dans le Pas-de-Calais. 

À gauche, il y a 32 députés élus dès le premier tour dont la majeure partie sont des sortants. Parmi les nouveaux, qui n’en sont pas, on note la présidence de Pouria Amirshahi, qui déjà été député sous la XIVe législature. 

Du côté de la majorité, on ne peut afficher que deux députés élus dès le premier tour : Pierre Cazeneuve et Mikaele Seo. Jean-Jacques Gaultier et Philippe Juvin sont également réélus dès le premier tour. Dans les outremers, Estelle Youssouffa est réélue à Mayotte et Moerani Frebault est élu dès le premier tour dans la première circonscription de la Polynésie Française.  

Pour le 7 juillet 2024, il y aura 188 duels au moins et 305 triangulaires. En effet, la très forte participation a fait que des candidats se sont qualifiés pour le second tour. Certains, arrivés en troisième position ont d’ors et déjà annoncé qu’ils se retiraient et appelaient à voter le candidat de l’union de la gauche ou du Nouveau Front Populaire. C’est le cas de Marie Guévenoux ou encore de Bruno Millienne. Dès lors, le nombre de duels sera plus important que 188. Dans certaines circonscriptions, il y aura des quadrangulaires, c’est-à-dire quatre candidats qualifiés pour le second tour. On en compte sept notamment dans la première circonscription du Val-de-Marne. 

Pour autant, les candidats peuvent toujours se retirer et appeler à voter pour un autre candidat qualifié. Ils ont jusqu’à mardi pour déposer leurs candidatures en préfecture. 

Quelle sera la discipline de vote des partis ? Du côté du Nouveau Front Populaire, le message a été très clair dès 20 h : pas une voix pour l’extrême-droite et les différents responsables politiques de cette coalition ont été assez clairs. Certains se sont retirés et ont appelé à voter pour le candidat de la majorité présidentielle. 

Justement, du côté de la majorité présidentielle, les choses sont moins claires. Edouard Philippe qui fait de plus en plus cavalier seul par rapport au président de la République, a appelé à une sorte de ni-ni : ni LFI ni RN. Aurore Bergé a répété la même chose sur BFM TV, ce qui est cocasse, car elle aura besoin des voix de la gauche pour conserver son siège de député. 

Les Républicains ont refusé de donner des consignes de vote. 

Trois grands blocs se dégagent : le Rassemblement National, le Nouveau Front Populaire et la majorité présidentielle. Soit la configuration qui existait à l’Assemblée nationale avant la dissolution, après les élections législatives de 2022.