Qui sont les ministres du gouvernement Lecornu 2 ?
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Qui sont les ministres du gouvernement Lecornu 2 ?

Si certains visages et noms sont désormais très connus du grand public, une grande partie des ministres nommés cette nuit sont surtout familiers des habitués du Palais Bourbon. Tour d’horizon des nouveaux venus, dans l’ordre protocolaire.

Laurent Nunez, le ministre de l’Intérieur

Il avait déjà été ministre, mais, sous la tutelle de Christophe Castaner, durant la XVe législature. Il avait été considéré comme le support technique du ministre de l’Intérieur, qui était plus politique que connaisseur des questions de sécurité.

Cette fois-ci, il récupère l’intégralité de la Place Beauvau, sans étiquette partisane.

Catherine Vautrin, la ministre des armées et des anciens Combattants

C’est également un visage désormais bien connu des Français. Dans le gouvernement Lecornu 1, elle était en charge du travail, de la santé, des solidarités, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées, ce qui en faisait une sorte de super-ministre. Dans le gouvernement Bayrou 1, elle était « simplement » ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Dans le gouvernement Barnier 1, elle était ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation.

À l’origine encartée à l’UMP, elle a quitté le parti pour rejoindre le parti présidentiel. Bien que d’abord dépeinte comme élue locale, elle a fait ses premiers pas en tant que député, de la XIIe à la XIVe législature.

Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités

Les usagers du rail connaissent Jean-Pierre Farandou, de même qu’une bonne partie du monde syndical. C’est un haut-fonctionnaire, qui a passé une bonne partie de sa carrière à gérer des opérateurs de transports sur rail.

Il aurait dû quitter la tête de la SNCF, pour laisser sa place à Jean Castex, car frappé par les mesures d’âge. Il avait provoqué la colère de Bruno Le Maire, car avait mis sur pied un accord avec les syndicats de la SNCF concernant les fins de carrière, avec pour objectif d’éviter des grèves durant les Jeux olympiques de 2024.

C’est son premier poste gouvernemental et il n’est encarté dans aucun parti.

Monique Barbut, ministre de la transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature

C’est une personnalité de la société civile, ancienne présidente de l’ONG WWF, qui a très longtemps travaillé sur les questions liées à l’environnement et au développement.

Elle n’a jamais occupé de poste gouvernemental, mais a été nommée en 2013 comme secrétaire exécutive de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Gérald Darmanin, garde des sceaux, ministre de la Justice

On ne présente plus Gérald Darmanin, qui a déjà été ministre de la Justice dans le gouvernement Lecornu 1 et dans le gouvernement Bayrou 1.

Il est à la fois la caution politique — il a commencé sa carrière à l’UMP en tant que député sous la XIVe législature avant de quitter à l’Assemblée nationale en raison du cumul des mandats — et la caution élu local, en raison de son attachement viscéral à sa ville de Tourcoing.

Réélu député en 2024 après la dissolution, il n’a finalement que très peu siégé à l’Assemblée nationale, laissant la place à son suppléant Vincent Ledoux qui affiche plus d’expérience parlementaire que lui.

Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle, énergétique et numérique

Les habitués du Palais Bourbon connaissent très bien Roland Lescure, aussi bien en tant que député que comme vice-président d’Assemblée nationale, fonction qu’il a occupée durant un an. Il avait un art tout particulier d’organisation des séances publiques, réussissant à manier humour et autorité.

Il avait déjà été ministre sous la XVIe législature. Il est souvent présenté comme appartenant à l’aile gauche de la Macronie.

Son nom avait commencé à circuler pour une entrée au gouvernement dès le 1er octobre 2025. En effet, le premier jour de session ordinaire, l’élection des vice-présidents était organisée. Or, ce dernier ne s’était pas présenté alors qu’il nous avait fait part de son attachement à sa fonction de vice-président. Il ne pouvait y avoir qu’une seule raison à cette non-candidature : un poste ministériel.

Son suppléant, Christopher Weissberg, fera donc son retour au Palais Bourbon et connaît déjà la maison.

Serge Papin, ministre des petites et moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du pouvoir d’achat

Il fait partie de la catégorie société civile du gouvernement. Il a été le PDG du groupement coopératif Super U, une chaîne de supermarchés.

Son visage est moins connu des Français que celui de Michel-Edouard Leclerc, contrairement à ce dernier, il ne passe pas sa vie sur les plateaux de télévision.

Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la souveraineté alimentaire

Annie Genevard fait partie des figures désormais incontournables de la vie politique française. Elle devient député durant la XIVe législature et est depuis réélue sans interruption. Elle a siégé plusieurs fois en tant que vice-présidente, n’hésitant pas à remettre à leur place les députés qui prenaient trop de liberté durant les séances.

Gravissant progressivement les échelons de son parti, elle fait partie des chapeaux à plumes des républicains et le grand public l’a découvert lorsqu’elle a dû ouvrir la porte du siège dans lequel s’était enfermé Éric Ciotti l’année dernière.

Les républicains ont annoncé son exclusion hier soir. Elle perdrait donc son mandat de coordinatrice du contre-gouvernement, de secrétaire générale du parti, de membre du conseil stratégique, de membre du bureau politique et la présidence de la fédération du Doubs.

C’est Éric Liégeon, son suppléant qui siège actuellement. Annie Genevard était déjà ministre de l’Agriculture sous le gouvernement Lecornu 1, Bayrou 1 et Barnier 1.

Comme Gérald Darmanin, elle coche la case poids lourd du gouvernement.

Edouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale

À proprement parler, il ne rentre pas dans la catégorie civile. En effet, il a été haut fonctionnaire et a été nommé directeur général des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale lorsque Jean-Michel Blanquer occupait son poste actuel.

Il n’est pas encarté dans un parti politique.

Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Il a fait partie des nouveaux visages de l’Assemblée nationale lors du grand changement de la XVe législature, en 2017. Secrétaire général du MoDem, il est professeur de finances.

À l’Assemblée nationale, il a été rapporteur du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE), l’un des grands textes du premier mandat d’Emmanuel Macron. Par la suite, il a été rapporteur thématique du volet immigration, asile et intégration, durant toute la XVe législature. Il a aussi rapporté le projet de loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante. Enfin, l’un des derniers textes sur lesquels il a travaillé est la proposition de loi visant à rétablir le vote par correspondance.

Jean-Noël Barrot occupe le Quai d’Orsay sous le gouvernement Barnier 1, Bayrou 1 et Lecornu 1.

Rachida Dati, ministre de la Culture

Rachida Dati est une catégorie à elle toute seule. En dépit de ses démêlés judiciaires, elle est membre du Gouvernement depuis Barnier 1. Elle est présumée innocente. Elle se présentera à la mairie de Paris en mars 2026.

Très décriée par les syndicats de journalistes, en raison du projet de loi sur l’audiovisuel, qui est encore plus maudit que les personnages de la saga Destination finale, elle reste indéboulonnable.

Elle est également maire du 7e arrondissement de Paris. Ayant repris sa carte chez Les républicains, afin d’obtenir un pacte de non-agression avec Michel Barnier pour la législative partielle de la deuxième circonscription de Paris, elle avait obtenu le soutien du parti pour la course à la mairie de Paris. Elle fait partie des membres qui ont été exclus, ce qui ne l’a vraisemblablement pas empêché de dormir.

Stéphanie Rist, ministre de la Santé, des Familles, de l’autonomie et des personnes handicapées

Stéphanie Rist n’est pas connue du grand public, mais les spécialistes des questions de santé la connaissent très bien. Élue député en 2017, elle est membre de la majorité présidentielle.

Intégrant la commission des affaires sociales, elle a été rapporteure du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, de la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, de celle portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé et du très décrié projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative pour 2023, qui portait sur la réforme des retraites.

Elle a été rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale. Elle coche la case membre de la majorité présidentielle, technicienne, mais aussi celle d’élue locale, étant membre du conseil municipal d’Orléans et du conseil communautaire d’Orléans métropole.

Naïma Moutchou, ministre des outremers

Comme Roland Lescure, les habitués du Palais Bourbon connaissent la député, qui entamait son troisième mandat. D’abord membre de la majorité présidentielle, elle a rejoint Edouard Philippe lorsque ce dernier a créé son parti Horizons.

Elle y est membre du conseil national, cheffe du pôle idées, déléguée départementale du Val-d’Oise et porte-parole. Avocate de profession, elle avait été rapporteure de la proposition de loi organique relative à la lutte contre les fausses informations. C’est probablement pour cela qu’elle avait récupéré le portefeuille du numérique dans l’éphémère gouvernement Lecornu 1.

Comme Roland Lescure, elle a été vice-présidente de l’Assemblée nationale, mais plus longtemps que ce dernier.

Sur le plan du travail parlementaire, en dehors du texte sur les fausses informations, elle a surtout travaillé sur des textes portant sur le régalien : projet de loi relatif au Parquet européen et à la justice pénale spécialisée, projet de loi relatif à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure, proposition de loi visant à mieux lutter contre la récidive et proposition de loi visant à restaurer l’autorité de l’État.

Elle prend la succession de Manuel Valls, qui n’a pas été reconduit dans ses fonctions et devra gérer les accords concernant la Nouvelle-Calédonie, l’autre urgence en dehors du budget.

Françoise Gatel, ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation

Il y a une certaine logique à nommer comme ministre de la décentralisation, une sénatrice. C’est l’unique membre de l’UDI du gouvernement Lecornu 2. Elle est élue la première fois en 2014 et réélue sans encombre en 2024. Elle était secrétaire du Sénat et présidente de la délégation sénatoriale aux collectivités locales et à la décentralisation. Une grande partie de ses travaux parlementaires portait sur le statut de l’élu local.

Elle n’était pas dans le gouvernement Lecornu 1, mais, dans le gouvernement Bayrou 1, elle était en charge de la ruralité, de même que dans le gouvernement Barnier 1, avec un complément portant sur le commerce et l’artisanat.

Elle coche aussi la case élue locale, étant membre du conseil municipal de Châteaugiron et du conseil communautaire de la communauté de communes Pays de Chateaugiron Communauté.

Amélie de Montchalin, ministre de l’action et des comptes publics

Elle a été élue député en 2017 et s’étonnait qu’en tant que député, elle avait moins accès aux informations financières et budgétaires de l’État que lorsqu’elle travaillait pour AXA. Elle a un profil très technocratique, ce qui la rend difficilement compréhensible, pour qui n’est pas bilingue en finances publiques.

Durant son mandat, elle avait été rapporteure thématique des projets de loi de finances pour 2018 et 2019, volet recherche.

Elle avait perdu son mandat de député lors des élections de 2022. À la surprise générale, elle est nommée ministre des comptes publics dans le gouvernement Bayrou 1, puis reconduite à son poste dans le gouvernement Lecornu 1 et Lecornu 2.

Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’espace

Ingénieur de profession, il avait déjà été ministre dans le gouvernement Bayrou 1, mais sous les ordres d’Élisabeth Borne. Cette fois-ci, il devient ministre de plein portefeuille ou de plein exercice.

Il n’est pas encarté, mais, ayant travaillé dans plusieurs cabinets ministériels, il peut difficilement être classé comme appartenant à la société civile.

Marina Ferrari, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la vie associative

Marina Ferrari n’est pas une novice gouvernementale. Elle avait déjà obtenu un portefeuille ministériel dans le gouvernement Barnier 1, mais elle était en charge de l’économie du tourisme. Cela semblait assez cohérent avec son profil local.

Elle avait déjà été nommée ministre des Sports, de la Jeunesse et de la vie associative sous le gouvernement Lecornu 1, elle est donc reconduite à son poste. Elle est secrétaire générale adjointe du MoDem.

À l’Assemblée nationale, elle avait été rapporteure thématique sur le projet de loi de finances pour 2023, 2024 et 2025, volet relations avec les collectivités locales et avances aux collectivités locales. Son suppléant, Didier Padey a déjà siégé et retrouvera donc les bancs de l’Assemblée nationale.

Philippe Tabarot, ministre des Transports

Sénateur et membre des républicains, il fait partie des purgés du parti. Élu au Palais du Luxembourg en 2020, il avait été rapporteur de la proposition de loi relative aux services express régionaux métropolitains et de la très décriée proposition de loi visant à concilier la continuité du service public de transports avec l’exercice du droit de grève.

Il était déjà ministre des Transports dans le gouvernement Bayrou 1 et avait été reconduit dans le gouvernement Lecornu 1.

Comme Annie Genevard, il avait des responsabilités au sein des républicains : en charge du transport dans le contre-gouvernement, membre du bureau politique et membre de la commission nationale d’investiture.

Plus amusant encore : il est le frère de Michèle Tabarot, député LR et surtout, conseillère spéciale, membre de la commission d’investiture, membre du conseil stratégique et présidente de la fédération des Alpes-Maritimes. Elle fera donc partie des personnes qui devront statuer sur l’exclusion de son frère. Cela promet des repas de famille animés.

Vincent Jeanbrun, ministre de la ville et du Logement

Le grand public a découvert Vincent Jeanbrun au moment des émeutes survenues après la mort de Nahel. Son domicile et sa famille avaient été pris pour cible. Devenu député en 2024, il avait été rapporteur de la proposition de loi visant à prioriser les travailleurs dans l’attribution de logements sociaux.

Comme Annie Genevard, Rachida Dati et Philippe Tabarot, il a été exclu hier soir des républicains.

Il y est pourtant membre du bureau politique et de la commission nationale d’investiture. Comme Rachida Dati, il est mis en cause dans une affaire judiciaire, portant sur l’attribution de logements sociaux à des collaborateurs. Comme Rachida Dati, l’affaire n’ayant pas été jugée, il est présumé innocent.

Grâce à son entrée au gouvernement, il laisse la place de président de la commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste. Une nouvelle élection devra avoir lieu.

Laurent Panifous, chargé des relations avec le Parlement

C’est l’unique membre du groupe LIOT à l’Assemblée nationale qui rejoint le gouvernement Lecornu 2, groupe qui perd donc son président et devra procéder à une élection interne.

Le groupe LIOT a souvent été présenté comme un groupe pivot à l’Assemblée nationale, en raison de son nombre de membres qui peuvent faire basculer une motion de censure. Mais, si la technique consiste à intégrer un LIOT pour éviter une motion de censure, c’est mal connaître ce groupe.

Sa particularité est d’être très hétéroclite et d’avoir une liberté de vote absolue. Nul doute qu’il a déjà commencé à passer des coups de fil.

Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement

Déjà porte-parole dans le Gouvernement Barnier 1, Maud Bregeon est devenue député en 2022.

Elle a été rapporteure du projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes ainsi que de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.

Assez gaffeuse, elle présente aussi la particularité d’être assez peu appréciée par ses collègues de groupe parlementaire, qui la trouve arrogante et peu aimable.

Aurore Bergé, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations

Aurore Bergé a déjà été ministre de nombreuses fois, ce n’est donc pas une novice gouvernementale. Devenue député pour la première fois en 2017, elle a gardé son siège en 2022 et 2024.

Sébastien Lecornu avait décidé de lui confier ce portefeuille dans son premier gouvernement, s’inscrivant dans la lignée de François Bayrou.

Pourtant, en avril 2024, Aurore Bergé était passée sur le grill de la commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches. Elle avait récusé tout lien avec une lobbyiste, Elsa Hervy.

Des éléments sont venus accrédités du contraire, donnant lieu à un signalement et à l’ouverture d’une information judiciaire. En juin 2025, Aurore Bergé a été placée sous le statut de témoin assisté.

Marie-Pierre Vedrenne, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur

En dehors des couloirs de Strasbourg et de Bruxelles, il y a peu de personnes qui connaissent Marie-Pierre Vedrenne. Il s’agit d’une député européenne, qui entamait son second mandat, dans le groupe Renew au Parlement européen.

Représentante de la vie parlementaire au sein du bureau exécutif du MoDem, elle siège à la commission du commerce international, de la commission de l’emploi et des affaires sociales, ainsi qu’à celle de l’industrie, de la recherche et de l’énergie. Elle fait partie des « bons élèves » du Parlement européen.

Elle coche aussi la case élue locale, dans la mesure où elle est membre du conseil régional de Bretagne.

Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des armées et des anciens Combattants

Elle est la caution technique du ministère auprès de Catherine Vautrin. En effet, elle a fait une bonne partie de sa carrière au Quai d’Orsay et a travaillé aux côtés de Sébastien Lecornu.

Catherine Chambaud, chargée de la mer et de la pêche

C’est l’autre émanation du Parlement européen. Initialement navigatrice, elle a été député européenne de 2019 à 2024, dans le groupe Renew.

Elle a fait partie de la commission du développement, mais également de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et de la commission de la pêche.

Mais, contrairement à Marie-Pierre Vedrenne, elle ne s’est pas réellement distinguée par son travail parlementaire à Strasbourg et Bruxelles.

Mathieu Lefevre, chargé de la transition écologique

Dans chaque gouvernement, il faut quelqu’un qui assume la fonction de « troll » pour reprendre un terme bien connu des internautes. Il est probable que ce rôle soit pourvu par Mathieu Lefevre.

Dans le gouvernement Lecornu 1, il avait été nommé pour être chargé des relations avec le Parlement, ce qui revenait à demander à Michael Myers d’animer un séminaire sur la non-violence et les bienfaits de la communication verbale.

Sébastien Martin, chargé de l’industrie

Il faisait la fierté de Laurent Wauquiez et pour cause. Souvenez-vous : Arnaud Sanvert, député RN, avait perdu son mandat de député, en raison d’un recours devant le Conseil constitutionnel. Alors qu’il n’était ni concerné ni responsable, il a perdu son siège, en raison de l’annulation de l’élection.

Il se représente, accède au second tour et chute, devant laisser sa place à Sébastien Martin. Anciennement collaborateur parlementaire, il avait enfin décroché son badge de député et siégeait depuis le mois de mai 2025.

Si au moment de son élection, il n’avait plus sa carte chez LR, il semblerait qu’il ait réadhéré, probablement pour voter pour les élections internes. Il est exclu du parti.

Il coche aussi la case élu local, en étant membre du conseil municipal de Chalon-sur-Saône, de membre de la communauté d’agglomération du Grand Chalon et membre du conseil départemental de Saône-et-Loire.

Anne Le Hénanff, chargée de l’intelligence artificielle et du numérique

Exit Claire Chappaz, le numérique revient à une député, qui connaît ce dossier et ils ne sont pas nombreux à l’Assemblée nationale.

Dans le civil, elle était chef d’une entreprise de conseil et de communication dans le domaine du numérique, avec une orientation sécurité et défense. Membre d’Horizons, c’est aussi une élue locale et elle est rapporteure dans la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité.

Ce projet de loi est la transposition de la directive NIS2, très attendue par tous les professionnels de la sécurité informatique, qui n’en peuvent plus d’attendre que ce texte soit enfin transposé en droit interne. Elle connaît donc déjà parfaitement ce dossier.

Benjamin Haddad, chargé de l’Europe

C’est le binôme de Jean-Noël Barrot, à tel point que dans certaines rédactions, on les confond. Il est devenu député en 2017 et a intégré la commission des affaires étrangères.

Il fait partie de la majorité présidentielle. Il était déjà en charge de l’Europe dans le gouvernement Barnier 1 et le gouvernement Bayrou 1.

Nicolas Forissier, chargé du commerce extérieur et de l’attractivité

De tous les ministres, il est probablement celui qui a le plus d’expérience parlementaire : il est député depuis la Xe législature.

Il a été rapporteur thématique du budget, pour le volet commerce extérieur, pour le projet de loi de finances de 2018, 2019, 2020 et 2021.

Il fait partie des membres du gouvernement qui ont été exclus des républicains. Il ne fait donc plus partie du bureau politique et il n’est plus président de la fédération de l’Indre.

Éléonore Caroit, chargée de la francophonie, des partenariats internationaux et des Français de l’étranger

C’est l’autre député représentant les Français de l’étranger — avec Roland Lescure — qui intègre le Gouvernement.

Elle a été élue député en 2022, en lieu et place de Paula Forteza, qui ne s’était pas représentée, pour la circonscription qui regroupe toute l’Amérique latine. Vice-présidente de la commission des affaires étrangères, elle a principalement été rapporteure de texte d’approbation d’accords internationaux.

Ces derniers temps, elle avait beaucoup fait de médias et avait participé à la dernière édition du forum BFM TV.

Charlotte Parmentier-Lecocq, chargée de l’autonomie et des personnes handicapées

Élue député en 2017, elle a été ministre dans le gouvernement Barnier 1 et Bayrou 1.

Lorsqu’elle était député, elle avait été rapporteure au fond de la proposition de loi pour renforcer la prévention en santé au travail et du projet de loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat.

Elle est aussi élue locale, en tant que conseillère départementale du Nord.

Michel Fournier, chargé de la ruralité

Il est l’un des rares membres du gouvernement à ne pas avoir du mandat parlementaire, ni de poste à hautes responsabilités.

Depuis 2020, il est président de l’association des maires ruraux de France et est maire de Voivres depuis 1989.

David Amiel, chargé de la fonction publique et de la réforme de l’État

C’est un fidèle d’Emmanuel Macron, devenu député en 2022.

Le Gouvernement est désormais complet. Le conseil des ministres aura lieu demain, mardi 14 octobre 2025 à 10 h, avec l’ensemble des membres. Dans l’après-midi, le Premier ministre devrait faire un discours à l’Assemblée nationale, discours qui ne sera pas suivi d’un vote, selon nos informations. Ce n’est donc pas à proprement parler un discours de politique générale.

Le RN a déjà déposé une motion de censure, de même que LFI. À ce stade, on ne sait pas ce que voteront les groupes.