Contrairement à ce qu'il a dit devant les députés, Rachid M'Barki a touché de l'argent.
Les brèves

Rachid M’Barki a menti devant les députés

Contrairement à ce qu’il avait affirmé devant les députés, Rachid M’Barki a bien reçu de l’argent pour bidonner les informations de la nuit. 

Ce sont nos confrères du Parisien, qui nous l’apprennent. Rachid M’Barki, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance », a reconnu devant les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance économique, avoir perçu de l’argent pour passer des reportages orientés sur BFM TV. 

Pourtant, lors de son audition du 22 mars 2023, il avait soutenu devant les députés : « On laisse supposer que j’aurais été rémunéré pour cela. Tout cela est faux et relève de la pure calomnie. » […] »En tout état de cause, il n’a jamais été question ni de rémunération ni de quelque autre avantage que ce soit. » […] « En ce qui me concerne, il ne m’a jamais proposé de me rémunérer pour diffuser les informations qu’il me donnait. ».

Pire encore, l’article du Parisien révèle que Rachid M’Barki n’aurait pas dédaigné salir un blogueur britannique, qui procédait à des investigations sur les oligarques russes, propriétaires de yachts. 

Durant son audition devant les enquêteurs, l’ancien journaliste de BFM TV a reconnu avoir perçu entre 6 000€ et 8 000€ pour diffuser des informations, qui n’en étaient pas. Peut-on le croire, lui qui assurait n’avoir reçu aucune rémunération ? Les enquêteurs se pencheront certainement sur ses finances et sur les comptes de la société qu’il a créée en janvier 2021, afin de vérifier si l’entité n’a pas servi de véhicule pour recevoir des fonds. 

Plusieurs personnes sont mises en examen dans le cadre de cette enquête, dont Jean-Pierre Duthion et Nabil Enassri. La date de procès n’a pas été encore communiquée, les enquêtes sont en cours. 

Durant la commission d’enquête parlementaire, plusieurs personnes auditionnées ont menti devant les députés, ou, a minima, ont occulté la vérité, profitant de la faiblesse intellectuelle de l’auditoire. Néanmoins, on ne peut que s’interroger. Si les députés ne réagissent pas lorsqu’il est flagrant que les auditionnés mentent devant l’Assemblée nationale, comment encore prendre au sérieux cet instrument de contrôle ? Pourtant, les outils juridiques existent, afin de confronter les personnes en cas de parjure. Des poursuites vont-elles enfin voir le jour ? Ou les députés vont-ils accepter de se laisser berner une fois de plus ?

Cette révélation du Parisien montre à quel point cette pseudo-commission d’enquête n’a été qu’une vaste fumisterie et à quel point le sujet des ingérences étrangères ne préoccupe absolument pas nos parlementaires.