L'homme fort de Beauvau, Bruno Retailleau, devient le n°1 des Républicains.
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Les Républicains : Bruno Retailleau massivement élu président du parti

Ce dimanche 18 mai 2025, les adhérents des Républicains étaient appelés aux urnes pour désigner leur nouveau chef.

Cette élection fait suite au putsch d’Éric Ciotti, survenu cet été lors de la dissolution. Alors président des Républicains, Éric Ciotti avait appelé à une grande union des droites et opéré un rapprochement très commenté – et très controversé – avec Marine Le Pen.
Ce choix avait provoqué la colère de l’état-major du parti. En attendant l’organisation d’un scrutin interne, Éric Ciotti – exclu ou parti de lui-même pour fonder l’UDR (l’ordre chronologique reste à clarifier) – avait été remplacé par un intérim.
Laurent Wauquiez avait repris la présidence du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, tandis que Bruno Retailleau quittait le Sénat et la présidence de son groupe pour entrer au Gouvernement.

L’objectif des deux hommes est géographiquement proche du siège du parti : l’Élysée. Être élu président des Républicains offre une « prime » électorale et place en position « éligible » pour l’élection présidentielle de 2027, déjà omniprésente dans les esprits.

Mais le nombre d’adhérents ne fait pas une élection, ni ne garantit une place au second tour. Le parti revendique aujourd’hui 121 000 votants pour ce scrutin interne. À titre de comparaison, le corps électoral français comptait 49 339 714 inscrits en avril 2024.

Chaque candidat a déployé ses armes. Bruno Retailleau, en tant que ministre de l’Intérieur, a bénéficié d’une exposition médiatique supérieure à celle de Laurent Wauquiez, mais a été pénalisé sur deux fronts :
Les Républicains cherchent à s’inscrire hors du camp présidentiel, tout en participant à un Gouvernement qui n’est pas d’opposition. Et sa fonction ministérielle lui a mécaniquement laissé moins de temps pour mener campagne.

À l’inverse, Laurent Wauquiez s’est rapidement positionné comme un opposant à Emmanuel Macron. Mais certaines de ses déclarations ont pu inquiéter l’aile modérée du parti, notamment lorsqu’il a affirmé ne s’opposer à Marine Le Pen que sur le plan économique.
Ses affaires de repas privés payés par des fonds publics continuent également de nuire à l’image des Républicains, qui peinent à tourner la page des affaires Fillon… et Sarkozy.

Il a toutefois bénéficié de plus de temps pour “faire des cartes” : cette technique bien connue, popularisée par Valérie Pécresse lors de la précédente primaire, consiste à faire adhérer massivement des proches (famille, amis, réseau personnel) avant un scrutin interne.
Mais faire des cartes n’a manifestement pas suffi à Laurent Wauquiez : les adhérents ont préféré l’actuel homme fort de la place Beauvau. Un ministre sans bilan tangible, mais dont les prises de position tranchées ont visiblement rassuré l’électorat interne.

Reste à trancher une question politique délicate : Bruno Retailleau peut-il rester dans le Gouvernement de François Bayrou, tout en prenant les rênes d’un parti qui devra rapidement se mettre en ordre de bataille pour les municipales, puis pour la présidentielle ?

Et surtout, reste à savoir si le choix des adhérents convaincra les Français lors de l’élection présidentielle de 2027.