Retour au Sénat pour Mireille Jouve
Mireille Jouve n’est pas une parlementaire novice : grâce à la démission forcée de Jean-Noël Guérini, elle peut revenir par la grande porte au palais du Luxembourg.
Jean-Noël Guérini, qui tenait une place centrale au Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, a été définitivement condamné. Lorsqu’il était président du conseil général — ancêtre de notre actuel conseil départemental — il a préempté un terrain, puis voté sa revente, à son frère Alexandre Guérini. L’affaire judiciaire démarre en 2009 et s’est achevée la semaine dernière. Il a été condamné en première instance, puis en appel à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, 30 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Il s’est pourvu en cassation. Dès lors, la peine d’inéligibilité ne pouvait pas être exécutée, le litige n’étant pas définitivement tranché.
Ce n’est plus le cas et Jean-Noël Guérini rejoint donc la maigre cohorte de parlementaires qui ont fait l’objet d’une déchéance de mandats. Pudique, le site du Sénat mentionne simplement « démissionnaire ».
À l’Assemblée nationale, sous l’actuelle législature, il n’y a pas eu de déchéance de mandat. Ce fut le cas sous la XVe avec Thierry Robert et Sylvie Andrieu sous la XIVe.
Mireille Jouve reprend donc le siège laissé vacant. Il n’y a pas eu besoin de procéder à une élection sénatoriale partielle : dans cette circonscription, l’élection était à représentation proportionnelle. En conséquence, c’est la personne suivante sur la liste élue qui prend automatiquement la place.
Lors de son arrivée en 2014, elle avait intégré la commission des affaires culturelles. Or, Jean-Noël Guérini était vice-président de la commission de la défense et des affaires étrangères. Reste à savoir où Mireille Jouve pourra siéger. Comme à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, la composition des commissions permanentes doit obéir à une parité politique. Elle était aussi membre de la délégation aux droits des femmes, ce qui n’était pas le cas de Jean-Noël Guérini.
Professeur de métier, elle s’était investie sur les sujets culturels et en lien avec la famille.
Pour le moment, sa commission n’a pas encore été attribuée et elle est inscrite chez les RASNAG (réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe politique). Au début de son premier mandat, elle était déjà chez les RASNAG, mais avait rejoint le groupe RDSE. Il est assez probable qu’elle y retourne dans le courant de la semaine.
À l’époque de sa première élection, elle était présentée comme une spécialiste de l’aménagement du territoire. Elle a fait ses études à l’École normale puis à l’Université d’Aix-en-Provence dans ce domaine.
Elle était aussi maire de la commune de Meyrargues, petit village situé à proximité d’Aix-en-Provence. Aujourd’hui, elle en est simplement conseillère municipale.
Le Parlement est désormais complet et si cela peut relever de l’anecdote, cela ne l’est pas tant que cela. En effet, d’autres modifications de la Constitution vont intervenir prochainement et nécessiteront la réunion du Congrès, où chaque voix compte.