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Le BEC va se doter d'une "police" du web pour l'élection présidentielle.
International

Roumanie : le BEC encadre la campagne numérique

Alors que la campagne présidentielle débute en Roumanie, les autorités électorales (le BEC) mettent en place une structure inédite pour surveiller les dérives sur les réseaux sociaux et le web.

Une campagne sous haute surveillance numérique

La campagne électorale pour l’élection présidentielle roumaine débute officiellement le 4 avril 2025 à minuit et s’achèvera le 3 mai à 7 h. Onze candidats sont en lice, dont George Simion, leader du parti d’extrême droite AUR, qui s’est lancé dans la course à la suite du rejet de la candidature de Georgescu par le Bureau Central des Élections (BEC), puis par la Cour constitutionnelle.

Parmi les figures marquantes de ce scrutin, on retrouve également Elena Lasconi. Finaliste de l’élection de décembre 2024, elle se représente sous les couleurs de l’USR (équivalent des Républicains français), qui a choisi de faire cavalier seul, refusant toute alliance.

Une large coalition autour de Crin Antonescu

En face, une coalition inédite s’est formée autour de George Crin Laurențiu Antonescu, sous l’étiquette « Alliance électorale Roumanie en avant ». Cette alliance regroupe le PSD (équivalent du Parti socialiste français), le PNL (proche de Renaissance) et l’UDMR/RMDSZ, parti de la minorité hongroise (sans équivalence dans le paysage politique française).

Contrairement à ce que son patronyme pourrait laisser croire, Crin Antonescu n’a aucun lien avec le tristement célèbre maréchal du même nom.

Le retour de Victor Ponta

Autre surprise de cette élection : le retour sur la scène politique de Victor Ponta. Ancien Premier ministre, il avait été battu par Klaus Iohannis en 2014, avant de démissionner en 2015 suite à sa mise en examen pour corruption. Redevenu député jusqu’en 2020, il s’affiche désormais aux côtés de la famille Trump.

Encadrement du numérique : un contraste franco-roumain

En Roumanie, contrairement à la France, les candidats sont autorisés à acheter des publicités durant la campagne électorale. Une pratique encadrée en France, comme le rappelle la CNCCFP, qui interdit tout achat de bandeaux publicitaires, de mots-clés sponsorisés ou de référencement commercial sur Internet.

Nous avons sollicité l’autorité électorale permanente à la mi-mars pour connaître l’état de la législation en Roumanie sur ce sujet : un candidat a-t-il le droit d’utiliser les réseaux sociaux durant la campagne électorale et a-t-il le droit d’acheter des publicités.

Le BEC a répondu promptement et indique « tout candidat à l’élection présidentielle de 2025 peut utiliser les réseaux sociaux pour faire campagne, personnellement ou par le biais d’intermédiaires rémunérés ». Ainsi, un candidat peut parfaitement faire appel à des influenceurs rémunérés ou à acheter des publicités sur Facebook. Mais, cela doit être indiqué, à la fois en ligne et dans les dépenses de campagne.

Nous reproduisons ici la réponse de l’autorité électorale permanente, qui a répondu avec un PDF au format image.

Réponse de l'autorité électorale permanente - page 1
Réponse de l'autorité électorale permanente - page 2

Une « police d’Internet » pour surveiller les abus sous l’égide du BEC

Est-ce dire que tout est permis ? Pas tout à fait comme en atteste la décision 54D/26.03.2025 relative à certaines mesures pour le bon déroulement de la campagne électorale en vue de l’élection du Président de la Roumanie en 2025.

On y apprend que le BEC va se doter d’une « police », qui sera composée de personnes devant de plusieurs administrations : la commission électorale permanente (équivalent de la CNCCFP en France), le Conseil national de l’Audiovisuel (notre ARCOM), l’Autorité nationale d’administration et de régulation des communications (toujours l’ARCOM), la Direction nationale de la cybersécurité (équivalent de l’ANSSI), le ministère des Affaires étrangères (la diaspora est un électorat clef) et le ministère de l’Intérieur.

Un guide de financement et une interdiction claire

L’autorité électorale a aussi annoncé la publication prochaine d’un guide sur le financement de la campagne. Il devrait paraître avant le lancement officiel du 4 avril.

Enfin, la décision 54D/26.03.2025 rappelle un principe essentiel de la législation électorale : « Il est interdit d’accorder ou de promettre d’accorder des avantages et des récompenses de quelque nature que ce soit pour la participation au vote ou pour l’expression d’un choix de vote particulier. »

Une précision qui semble viser directement George Simion, lequel avait promis des appartements à ceux qui voteraient pour lui. Pour l’heure, son site de campagne reste vide de tout programme.