Éric Piolle propose de faire des dépistages de drogue chez les parlementaires et les ministres.
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Tests de dépistage de stupéfiants à l’Assemblée nationale, au Sénat au Gouvernement : Éric Piolle jette un pavé dans la mare

On sait que Bruno Retailleau veut faire de la lutte contre le trafic de stupéfiants son cheval de bataille, largement aidé par Gérald Darmanin et par les sénateurs, avec le texte qui sera voté demain au Palais du Luxembourg.

Sur ce sujet, plusieurs parlementaires appellent à légaliser l’usage des stupéfiants, plus précisément du cannabis, arguant que la consommation est largement répandue et que la prohibition ne permet pas un meilleur suivi, notamment sanitaire.

Le maire écologiste de la ville de Grenoble Éric Piolle a eu une idée assez stupéfiante : faire des tests de dépistage de stupéfiants chez les parlementaires, les ministres et au personnel politique, de manière anonyme. Objectif : « voir si le problème touche aussi les cercles de décisions ».

Contrairement à ce qu’il déclare dans le Dauphiné Libéré, il n’avait pas soumis cette idée lors de son audition au Sénat durant la commission d’enquête parlementaire sur le narcotrafic. Ou alors, cela ne figure pas dans les comptes rendus.

« Il faut se rappeler qu’il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement. Ce serait bien de faire un point aujourd’hui. Ce serait un moyen de voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic » déclare-t-il dans le même quotidien.

Sa déclaration a suscité l’ironie d’Alain Carignon, qui a rétorqué, sur X (anciennement Twitter) « Je propose qu’Éric Piolle commence par demander un test salivaire à sa majorité municipale et au conseil de Grenoble ».

Lors de ce qui est convenu d’appeler l’affaire Andy Kerbrat, les langues ont commencé à se délier sur le sujet des stupéfiants à l’Assemblée nationale, même si cela est resté très timide. Quant au Sénat, en dehors du cas judiciarisé de Joël Guerriau, qui a drogué Sandrine Josso, en vue de l’abuser sexuellement, l’omerta est totale. Il n’est pas dit que la proposition d’Éric Piolle rencontre beaucoup de succès au Parlement ni dans les ministères, alors que la consommation de stupéfiants à l’Assemblée nationale est un secret de Polichinelle.

D’après l’observatoire français des drogues et des tendances addictives, le cannabis est la drogue principalement consommée en France. Pour l’année 2023, l’estimation porte sur cinq millions de Français. La cocaïne s’est démocratisée : 1.1 million de personnes en ont consommé au moins une fois dans l’année.

Reste à savoir si la proposition assez exotique d’Éric Piolle sera reprise au Parlement même si on peut en douter très fortement.